Le brut recule, craintes sur la demande et offre abondante pèsent
Vers 10H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 103,30 USD sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 38 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 75 cents à 93,55 USD.
Les cours du baril repartaient à la baisse après avoir terminé mercredi en petite hausse, "ce qui était étonnant, étant donné les chiffres relativement décevants du rapport hebdomadaire du Département américain de l'Énergie (DoE)", soulignait David Hufton, analyste du courtier PVM.
Le DoE a certes fait état d'une légère diminution, sur la semaine achevée le 10 mai, des stocks américains de brut (qui avaient atteint la semaine précédente un niveau record depuis 31 ans) mais les réserves d'essence et de produits distillés (dont gazole et fioul de chauffage) ont fortement gonflé, prenant par surprise les analystes et ravivant les craintes sur la demande énergétique aux États-Unis, premier pays consommateur de brut.
En fait, "on s'attendait tout de même à des chiffres moroses dans l'ensemble", ce qui explique que les cours du baril aient effacé leurs pertes mercredi après le rapport du DoE, d'autant que "les prix étaient aussi soutenus par la bonne santé des marchés boursiers", Wall Street ayant terminé à un nouveau sommet historique, notait M. Hufton.
Mais les investisseurs renouaient avec la prudence jeudi : selon M. Hufton, la question de l'abondance de l'offre continuait de dominer le marché, après le rapport de l'Agence internationale (AIE) publié mardi, et qui a fait état du fort accroissement de la production pétrolière mondiale dû à l'exploitation des hydrocarbures non-conventionnels en Amérique du Nord.
"Par ailleurs, les prix du pétrole pâtissent d'indicateurs maussades aux États-Unis, où la production industrielle s'est contractée plus fort que prévu en avril", selon des chiffres publiés mercredi qui témoignaient d'un accès de faiblesse du secteur industriel américain, ajoutait Andrey Kryuchenkov, de VTB Capital.
Alors que dans le même temps, "les chiffres de la croissance économique de la zone euro ne donnaient aucune raison aux opérateurs de se réjouir, et ont accru la pression sur le marché", soulignait l'analyste, estimant que les prix du baril "pourraient s'enfoncer encore un peu (à court terme), suspendus aux publications macro-économiques".
Le Produit intérieur brut (PIB) dans la zone euro pour le premier trimestre, publié mercredi, s'est révélé inférieur aux attentes, confirmant la poursuite de la récession au premier trimestre 2013, l'Allemagne n'enregistrant qu'une reprise timide de sa croissance, tandis que la France, l'Italie ou encore l'Espagne voyaient leurs PIB reculer.
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(AWP / 16.05.2013 13h04)