En baisse, marché prudent avant les stocks US
Vers 10H20 GMT (12H20 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, dont c'est l'avant-dernier jour de cotation, valait 102,48 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 12 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 51 cents à 93,70 dollars.
Les cours du baril restaient sous pression mercredi, alors que les opérateurs continuaient de digérer le rapport de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) paru la veille, qui ravivait les inquiétudes sur la surabondance de la production pétrolière mondiale -- notamment en Amérique du nord.
Selon l'AIE, l'accroissement de l'offre d'or noir entraîné par l'exploitation des hydrocarbures non-conventionnels nord-américains (pétrole de schiste et réservoirs imperméables de pétrole léger aux États-Unis, sables bitumineux canadiens) devrait devenir supérieur à l'augmentation de la demande dans les cinq prochaines années.
"Les jours où l'on évoquait une possible envolée des prix jusqu'à 200 dollars le baril sont terminés", commentait dans une note Olivier Jakob, analyste de Petromatrix, notant -- outre le gonflement de l'offre nord-américaine -- la hausse attendue des capacités de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
D'ailleurs, loin d'avoir restreint son offre pour enrayer la chute des prix du baril de la mi-avril, les pays de l'Opep, qui pompent 35% du brut mondial, ont sensiblement gonflé sa production le mois dernier, selon l'AIE.
La prudence restait par ailleurs de mise mercredi avant la publication des chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE) sur les stocks pétroliers américains, considérés comme un baromètre de la demande énergétique aux Etats-Unis, premier pays consommateur de brut.
L'American Petroleum Institute (API), fédération professionnelle publiant ses propres estimations, a ainsi fait état mardi soir d'un bond de 1,10 million de barils des stocks de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 10 mai, ce qui contribuait à refroidir les investisseurs.
Cependant, selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait annoncer mercredi une stabilisation des stocks de brut la semaine dernière: ils se seraient ainsi maintenu au niveau de la semaine précédente, à 395,50 millions de barils -- un sommet depuis 1982, année à laquelle a débuté la publication de données hebdomadaires.
Les réserves d'essence, très surveillées à l'approche de la saison estivale des grands déplacements en voiture, sont attendues en recul de 700.000 barils , et les stocks de produits distillés (qui comprennent le gazole et le fioul de chauffage) en hausse de 700.000 barils.
Les cours du baril pâtissaient par ailleurs toujours du vif renforcement du dollar, qui a grimpé mercredi à un nouveau sommet depuis quatre ans et demi face au yen, et qui continuait de s'apprécier face à un euro sous pression après des chiffres décevants sur la croissance économique dans la zone euro au premier trimestre.
Un billet vert renchéri rend moins attractifs les achats de brut, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
jq
(AWP / 15.05.2013 13h15)