Les cours reculent toujours, l'abondance de l'offre hante le marché
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 102,26 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 56 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 43 cents à 94,74 dollars.
"Les cours du pétrole continuent de prolonger le repli" entamé la semaine dernière, "car les inquiétudes sur la vigueur de la demande mondiale sont loin de s'apaiser", soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
"Des statistiques publiées en Chine montrent un fort recul de l'activité des raffineries du pays, sur fond de période de maintenance", ce qui a renforcé les craintes sur la demande du géant asiatique, deuxième consommateur de brut de la planète, déjà avivées ces derniers jours par des indicateurs économiques mitigés, ajoutait l'analyste.
Par ailleurs, les opérateurs restent hantés par la surabondance de l'offre mondiale d'or noir: l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui pompe 35% du brut mondial, a sensiblement gonflé sa production en avril, et le boom de l'exploitation d'hydrocarbures non conventionnels en Amérique du Nord ne fait que se renforcer.
"L'Amérique du Nord a déclenché une onde de choc qui se répercute dans le monde entier", a résumé mardi la directrice exécutive de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) Maria van der Hoeven, lors de la parution du rapport mensuel de l'institution.
Selon elle, l'accroissement de l'offre pétrolière mondiale dû au développement des réserves de pétrole de schiste, des réservoirs imperméables de pétrole léger américains et des sables bitumineux canadiens devrait "aider à calmer un marché pétrolier qui était relativement tendu depuis plusieurs années".
L'AIE prévoit ainsi que la capacité de production de pétrole brut planétaire augmentera de 8,3 millions de barils par jour (mbj) entre 2012 et 2018 pour atteindre 103 mbj, des projections plus élevées que précédemment. Parallèlement, la demande devrait augmenter de 6,9 mbj, à 96,68 mbj.
Les réserves de pétrole brut aux États-Unis, premier consommateur mondial, sont montées début mai à un niveau record depuis 1982, date à laquelle a commencé la publication de statistiques hebdomadaires, et "on s'attend à ce que ces stocks aient continué de gonfler la semaine dernière", soulignait-on chez Commerzbank.
Dans ce contexte, le rapport hebdomadaire du Département américain de l'Énergie (DoE) devrait être scruté par les analystes, et "il est improbable de voir les cours du pétrole enregistrer des gains significatifs sur les prochaines jours", poursuivaient les experts de Commerzbank.
jq
(AWP / 14.05.2013 13h05)