Le brut recule, miné par les inquiétudes sur la demande
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 102,98 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 93 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 81 cents à 95,23 dollars.
Les cours du baril restaient pénalisés par des inquiétudes accrues sur la demande mondiale d'or noir, après des indicateurs peu encourageants publiés ce week-end en Chine, deuxième pays consommateur de brut de la planète.
Le géant asiatique a en effet fait part d'un tassement au mois d'avril de la progression des investissements en capital fixe, l'un des principaux moteurs de l'économie du pays et d'un léger rebond, moins important que prévu, de la production industrielle.
"Tout regain de doutes sur les perspectives de l'économie chinoise est de nature à maintenir les prix des matières premières et du pétrole sous pression", observait Michael Hewson, analyste du courtier CMC Markets.
De plus, "les inquiétudes exprimées vendredi par l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) sur la demande pétrolière mondiale à court terme devraient limiter dans l'immédiat toute velléité de rebond sur le marché", ajoutait M. Hewson.
Dans son rapport mensuel, l'Opep a ainsi révisé en baisse sa prévision de demande mondiale pour 2013, à 89,66 millions de barils par jour (mbj), mettant en avant la dégradation de la conjoncture mondiale et les inquiétudes sur la vigueur de la consommation chinoise.
D'un autre côté, l'offre d'or noir reste extrêmement abondante, ce qui contribuait également à peser sur les prix du pétrole, soulignaient les experts de Commerzbank, rappelant que les stocks de brut aux Etats-Unis (premier pays consommateur) s'établissaient à des niveaux records.
L'Opep elle-même, qui pompe 35% du pétrole mondial, a fait part vendredi d'une hausse sensible de sa production de brut en avril, à son plus haut niveau en cinq mois, avec notamment une nette progression de l'offre de l'Arabie saoudite, chef de file de l'organisation.
Enfin, les cours du baril pâtissaient toujours de la récente appréciation du dollar, monté lundi matin à un sommet depuis plus de quatre ans face au yen --revigoré par des indicateurs économiques positifs publiés la semaine dernière et lundi aux Etats-Unis.
Des perspectives plus encourageantes sur l'économie américaine dopent le dollar, car cela relâche la pression sur la Réserve fédérale américaine (Fed)", qui pourrait ainsi envisager de freiner ses rachats d'actifs, des injections de liquidités qui diluent la valeur du billet vert, soulignait David Hufton, analyste du courtier PVM.
"Mais un dollar renchéri tire les prix des matières premières à la baisse", en rendant ainsi moins attractifs des achats de brut, libellés dans la monnaie américaine, pour les détenteurs d'autres devises, "et c'est un signal particulièrement négatif quand cela s'ajoute aux inquiétudes sur la demande", notait l'analyste.
rp
(AWP / 13.05.2013 18h31)