Le brut poursuit son repli, le dollar pèse toujours
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 102,75 USD sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,16 USD par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 1,09 USD à 94,95 USD.
Les cours du baril pâtissaient toujours de la forte appréciation du dollar, monté lundi matin à un sommet depuis plus de quatre ans face au yen --revigoré par des indicateurs économiques positifs publiés la semaine dernière aux Etats-Unis, notamment sur le front de l'emploi.
"Des perspectives plus encourageantes sur l'économie américaine dopent le dollar, car cela relâche la pression sur la Réserve fédérale américaine (Fed)", qui pourrait ainsi envisager de freiner ses rachats d'actifs, des injections de liquidités qui diluent la valeur du billet vert, soulignait David Hufton, analyste du courtier PVM.
"Mais un dollar renchéri tire les prix des matières premières à la baisse", en rendant ainsi moins attractifs des achats de brut, libellés dans la monnaie américaine, pour les détenteurs d'autres devises, "et c'est un signal particulièrement négatif quand cela s'ajoute aux inquiétudes sur la demande, notamment dans les pays émergents", notait l'analyste.
De fait, la croissance économique en Chine (deuxième pays consommateur de brut), continue de décevoir, comme en témoignait lundi l'annonce par Pékin d'un tassement au mois d'avril de la progression des investissements en capital fixe --l'un des principaux moteurs de l'économie du pays; et le léger rebond de la production industrielle peinait à convaincre les analystes.
Dans son rapport mensuel publié vendredi, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a révisé en baisse sa prévision de demande mondiale de brut pour 2013, à 89,66 millions de barils par jour (mbj), mettant en avant la dégradation de la conjoncture mondiale et les inquiétudes sur la vigueur de la consommation chinoise.
D'un autre côté, l'offre d'or noir reste extrêmement abondante, ce qui contribuait à peser sur les prix du pétrole, soulignaient les experts de Commerzbank, rappelant que les stocks de brut aux Etats-Unis (premier pays consommateur) s'établissaient à des niveaux records.
L'Opep elle-même, qui pompe 35% du pétrole mondial, a fait part vendredi d'une hausse sensible de sa production de brut en avril, à son plus haut niveau en cinq mois, avec notamment une nette progression de l'offre de l'Arabie saoudite, chef de file de l'organisation.
al
(AWP / 13.05.2013 13h22)