Le brut se replie, l'excédent d'offre de brut pèse toujours
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 103,98 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 49 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 68 cents à 95,71 dollars.
Les cours du baril avaient terminé jeudi dans une marge étroite autour de l'équilibre, cédant 23 cents à New York et grignotant 13 cents à Londres: ils avaient évolué en net repli en cours de séance avant d'effacer tout ou partie de leurs pertes dans un marché cependant dominé par la prudence.
"Les indicateurs économiques publiés jeudi aux États-Unis se sont avérés meilleurs qu'attendu, avec une baisse des inscriptions hebdomadaires au chômage à leur plus bas niveau depuis début 2008", de quoi rassurer sur la reprise économique du pays, premier consommateur mondial de brut, notaient les experts de Commerzbank.
"Mais dans le même temps, l'offre de pétrole sur le marché (mondial) reste ample", une surabondance d'or noir qui renforçait vendredi la pression sur les prix, ajoutaient-ils, soulignant que le rapport mensuel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), attendu vendredi, devrait être à cet égard très surveillé par le marché.
De nombreux analystes s'attendent en effet à que ce rapport fasse état d'une progression en avril de la production de brut des États membres du cartel, y compris de la part de l'Arabie saoudite (premier exportateur d'or noir et chef de file de l'organisation) -- et ce en dépit d'une chute temporaire des cours du Brent sous 100 dollars le baril qui aurait pu inciter les pays producteurs à réduire leur offre pour faire remonter le marché.
Selon le cabinet Oil Movements, qui recense les mouvements de tankers dans le monde, les acheminements de pétrole par mer en provenance des pays de l'Opep devraient grimper de 290'000 barils par jour au cours de la période de quatre semaines débutée le 27 avril.
De plus, les opérateurs continuaient de digérer les chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Énergie (DoE) publiés mercredi: "malgré la hausse moins importante que prévue des stocks de brut (dans le pays), ces derniers atteignent tout de même leur plus haut niveau depuis 31 ans", rappelaient les experts de Saxo Banque.
Ce gonflement continu des stocks américains "pèse sur la tendance du marché et ne rassure toujours pas les investisseurs sur la situation de la demande", alors que se sont multipliés ces dernières semaines des indicateurs mitigés aux États-Unis, commentaient-ils.
"La baisse des cours peut également s'expliquer par la remontée du dollar", ajoutait-on chez Saxo Banque. Revigoré par les statistiques américaines encourageantes de jeudi, le dollar s'est nettement apprécié face à l'euro et a franchi la barre des 100 yens pour la première fois depuis 2009.
Or, ce renforcement du billet vert contribue à rendre moins attractifs les achats de brut pour les investisseurs détenteurs d'autres devises.
rp
(AWP / 10.05.2013 12h31)