Le brut recule, le marché inquiet face au surplus de brut aux Etats-Unis
(reprise de la veille)
New York - Les prix du pétrole ont terminé en légère baisse jeudi à New York, dans un marché fragilisé par la surabondance d'or noir aux États-Unis, premier consommateur mondial de brut, et la force du billet vert qui pénalisait les achats de pétrole.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juin a fini en recul de 23 cents à 96,39 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après être descendu jusqu'à 95,35 dollars en cours de séance.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a quant à lui terminé en hausse de 13 cents à 104,47 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), avant de reperdre nettement du terrain en échanges électroniques.
S'il a terminé en léger recul, le pétrole coté à New York est parvenu à nettement limiter ses pertes, après avoir glissé en début de séance de 1,27 dollar le baril.
"On a vu le WTI rebondir très nettement en dernière partie d'échanges, repassant au-dessus du seuil technique de 96 dollars, aidé par une humeur généralement plus encline à la prise de risques sur les marchés financiers", a commenté Bob Yawger, de Mizuho Securities.
Les cours du brut avaient fortement chuté plus tôt, plombés par le risque de surplus aux Etats-Unis, où les réserves de brut sont à leur plus haut niveau depuis 31 ans, alors que les infrastructures du secteur peinent à suivre le rythme de la hausse de la production.
Cette situation "pèse sur les prix", a remarqué Bill Baruch, de iiTRader.com.
Le département américain de l'Énergie (DoE) a fait état mercredi d'une progression de 200'000 barils des stocks de brut aux États-Unis lors de la semaine achevée le 3 mai, faisant grimper l'ensemble des réserves américaines à un nouveau record depuis 1982, lorsque le DoE a commencé à publier des données hebdomadaires.
Parallèlement, les autorités américaines "ont indiqué que la production de pétrole avait grimpé à son plus haut niveau depuis 1992 et ne montrait aucun signe de faiblesse", a souligné Phil Flynn, de Price Futures Group.
En outre, le net rebond du billet vert face aux autres grandes devises dans la journée a pénalisé l'essor du brut une grande partie de la journée, rendant moins intéressants les achats d'or noir, libellés en dollar, pour les acheteurs munis d'autres devises.
Cependant, phénomène rare, selon M. Yawger, ce rebond de la devise américaine en dernière partie d'échanges, consécutif au dépassement du seuil de 100 yens pour un dollar pour la première fois depuis avril 2009, n'a pas réussi à empêcher les prix du brut de regagner du terrain dans un mouvement technique.
Pour l'analyste, le léger recul des réserves de brut stockés Cushing (Oklahoma, sud), principal terminal pétrolier du pays, dont a aussi fait état le DoE mercredi, "a aidé à soutenir le WTI".
En effet, Cushing abrite le brut texan servant de référence sur la place new-yorkaise, et l'engorgement de ses réserves, montées récemment à des sommets historiques, avait pesé ces derniers mois sur le WTI. Tout signe de repli est ainsi considéré comme encourageant pour le marché, selon lui.
rp
(AWP / 10.05.2013 06h21)