Le brut se replie, l'abondance d'or noir aux Etats-Unis inquiète
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 103,87 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 47 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 85 cents à 95,77 dollars.
"Les prix du pétrole se retrouvent sous pression, car le marché digère toujours le rapport hebdomadaire du Département américain de l'Énergie (DoE) qui a fait état (mercredi) d'un niveau record des stocks de brut aux États-Unis", observait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Selon le DoE, les réserves américaines de brut ont gonflé de 200'000 barils lors de la semaine achevée le 3 mai, grimpant à un nouveau record depuis 1982, lorsque l'institution a commencé à publier des données hebdomadaires
"Ces chiffres pèsent sur le moral des investisseurs et les poussent à engranger quelques bénéfices" après la nette hausse des cours enregistrée en fin de semaine dernière, soulignait Mme Sokou. L'offre pléthorique d'or noir aux États-Unis attise ces dernières semaines les craintes sur la demande énergétique du pays, premier consommateur de brut de la planète.
Mercredi, les chiffres du DoE avaient cependant été bien accueillis dans un premier temps, car la hausse des stocks de brut s'avérait huit fois moins forte que prévu, et "les stocks de brut à Cushing (Oklahoma, sud), principal terminal pétrolier du pays, ont reculé, ce qui a provoqué un soulagement" passager, notait Jonathan Sudaria, analyste de Capital Spreads.
Alors que Cushing abrite le brut texan servant de référence à la place new-yorkaise, l'engorgement de ces réserves, montées récemment à des sommets historiques, avait pesé ces derniers mois sur le WTI, mais leur repli restait cependant très modéré.
Outre le regain d'inquiétude sur l'ampleur de l'offre américaine, les opérateurs étaient également refroidis jeudi par les chiffres de l'inflation chinoise, où la hausse des prix à la consommation s'est accélérée à 2,4% sur un an en avril, selon des chiffres diffusés jeudi, davantage qu'attendu par les analystes.
"Cela est venu renforcer les inquiétudes que l'inflation n'entrave la reprise économique" du géant asiatique, deuxième pays consommateur de brut au monde et dont la croissance économique avait enregistré au premier trimestre un ralentissement inattendu, soulignait Mme Sokou.
Dans ce contexte, des chiffres encourageants publiés jeudi aux États-Unis, où les nouvelles inscriptions au chômage ont contre toute attente poursuivi leur reflux la semaine dernière, n'ont pas suffi à revigorer le marché, qui pâtissait par ailleurs d'un renforcement du dollar.
L'appréciation du billet vert rend moins attractifs les achats de brut, libellés en dollars, pour les investisseurs détenant d'autres devises.
rp
(AWP / 09.05.2013 18h31)