Le brut recule, le marché renoue avec la prudence
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 103,90 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 44 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 31 cents à 96,31 dollars.
Le Brent poursuivait le léger repli entamé la veille, tandis que le WTI essuyait quelques prises de bénéfices après sa progression sensible de mercredi, dans un marché empreint de prudence face aux interrogations persistantes sur la demande pétrolière alors que l'offre mondiale d'or noir reste abondante.
Mercredi, le marché avait été aidé par "de bons chiffres sur les importations chinoises de brut (qui ont grimpé de 3,7% sur un an en avril, ndlr) et une augmentation plus forte qu'attendu de la production industrielle allemande (en hausse de 1,2% sur un mois en mars), couplés à une bonne tenue des marchés boursiers", observait David Hufton, analyste du courtier PVM.
Cela a donné "un prétexte pour revigorer les marchés du pétrole", en rassurant quelque peu sur les perspectives de la demande mondiale après des rafales de statistiques économiques moroses de par le monde, mais "l'attention des opérateurs se tourne désormais vers l'abondance de l'offre de brut" qui ne cesse de gonfler aux États-Unis, ajoutait-il.
Le Département américain de l'Énergie (DoE) a fait état mercredi d'une progression de 200'000 barils des stocks de brut aux États-Unis lors de la semaine achevée le 3 mai, mais très en-deçà de la hausse huit fois plus forte, 1,7 million de barils, attendue par les analystes.
De plus, "les stocks de brut à Cushing (Oklahoma, sud), principal terminal pétrolier du pays, ont reculé, ce qui a provoqué un soulagement et une hausse sensible du WTI" mercredi, soulignait Jonathan Sudaria, analyste de Capital Spreads.
Alors que Cushing abrite le brut texan servant de référence à la place new-yorkaise, l'engorgement de ces réserves, montées récemment à des sommets historiques, avait pesé ces derniers mois sur le WTI.
Grâce à ses gains de mercredi, le WTI a réduit à moins de 8 dollars l'écart avec le Brent londonien, autre prix de référence -- la plus faible différence depuis janvier 2011.
Cependant, l'ensemble des stocks de brut américains s'est tout de même hissé la semaine dernière à un nouveau record depuis 1982, lorsque le DoE a commencé à publier des données hebdomadaires -- ce qui n'était pas de nature à rassurer durablement un marché tétanisé ces dernières semaines par la surabondance d'or noir aux États-Unis, alimentant les craintes sur la demande du pays, premier consommateur mondial de brut.
rp
(AWP / 09.05.2013 13h01)