Les cours reculent sur des prises de bénéfices
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 105,18 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 28 cents par rapport à la clôture des échanges électroniques lundi. La place londonienne rouvrait mardi après être restée fermée la veille pour cause de jour férié.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 42 cents à 95,67 dollars.
"Ce recul est dû sans aucun doute à des prises de bénéfices de la part des investisseurs spéculatifs (...) Le marché du pétrole reprend son souffle, après sa vigoureuse ascension entamée au milieu de la semaine dernière", commentaient les analystes de Commerzbank.
Le cours du baril WTI avait grimpé de plus de 5 dollars sur les trois séances de jeudi, vendredi et lundi, tandis que dans le même temps le baril Brent engrangeait plus de 6,50 dollars, dans un marché dopé notamment par des signaux économiques encourageants aux États-Unis, premier pays consommateur de brut.
L'annonce vendredi d'une baisse inattendue du chômage américain en avril avait notamment contribué à rassurer les opérateurs, "qui restent suspendus aux conditions du marché du travail aux États-Unis", soulignait Tamas Varga, analyste du courtier PVM, observant qu'en cas d'autres bons indicateurs sur ce front à court terme, "les marchés du pétrole devrait continuer de monter".
S'y est ajouté de surcroît un regain de tensions géopolitiques au Moyen-Orient, où Israël a lancé depuis samedi deux raids aériens en Syrie, disant chercher à empêcher un transfert d'armes au Hezbollah libanais.
"Ces raids israéliens occupent désormais l'attention du marché (....) car il faut garder à l'esprit que les pays du Moyen-Orient produisent au total environ 25 millions de barils par jour", soit environ 28% de l'offre mondiale, "et la moindre escalade des tensions dans la région peut rapidement alimenter une forte montée des prix" du pétrole, estimait M. Varga.
Le marché du pétrole restait néanmoins toujours hanté par les inquiétudes sur la surabondance de l'offre mondiale d'or noir. Aux États-Unis, les stocks de brut se sont hissés fin avril à leur plus haut niveau depuis au moins 1982, notamment en raison de l'engorgement des terminaux pétroliers.
Par ailleurs, en dépit de la chute des prix enregistrée sur la première quinzaine d'avril -- ce qui incite habituellement les pays producteurs à réduire leur offre pour faire remonter les cours --, les États membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ont "augmenté leur production en avril", ce qui "rend plus difficile de diminuer l'offre mondiale et donc la pression sur les prix", commentait-on chez Commerzbank.
jq
(AWP / 07.05.2013 13h06)