Le brut en légère hausse, le marché sur le qui-vive face au Moyen-Orient
Vers 16H00 GMT, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juin avançait de 30 cents par rapport à la clôture de vendredi sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), à 95,91 dollars.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 105,25 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 2,40 dollar par rapport à la clôture de vendredi. Mais "l'essentiel de l'action aujourd'hui concerne le WTI car le marché est fermé à Londres", a remarqué Carl Larry, de Oil Outlooks and Opinion, relevant que le volume d'échanges du Brent était faible.
Pour le WTI, "c'est une séance assez volatile", a remarqué Phil Flynn, de Price Futures Group.
"Le marché a bondi dans les échanges électroniques dimanche soir en raison des inquiétudes sur le Moyen-Orient", a-t-il expliqué.
Israël a lancé un raid dans la nuit de samedi à dimanche contre trois positions militaires au nord de Damas, au cours duquel au moins 42 soldats syriens ont été tués selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
C'est le deuxième raid mené en 48 heures en Syrie par l'Etat hébreu qui dit chercher à empêcher un transfert d'armes au Hezbollah libanais, selon un responsable israélien parlant sous couvert de l'anonymat.
"On parle maintenant d'une possible intervention militaire occidentale dans le conflit syrien, qui pourrait déclencher une possible escalade du conflit", ont remarqué les analystes de Commerzbank.
Mais les gains sur le marché du pétrole restaient limités car "comme il n'y a pas eu de réaction immédiate ni de la Syrie ni d'Iran autre que la rhétorique habituelle, les opérateurs estiment sans doute que la situation est pour l'instant contenue", selon John Kilduff, d'Again Capital.
De plus, "ni la Syrie ni Israël ne produisent ni n'exportent beaucoup de pétrole", a remarqué Tim Evans, de Citi. Et "la Syrie semble avoir déjà largement assez à faire avec sa propre opposition" pour répliquer à Israël, a-t-il ajouté.
La progression de la monnaie américaine face aux principales devises pesait aussi sur les cours, en rendant moins attractifs les achats de brut libellés en dollar pour les investisseurs munis d'autres monnaies.
En début de séance new-yorkaise, les investisseurs ont aussi opéré des prises de profits suite à la forte avancée des cours observée vendredi.
L'annonce d'une baisse inattendue du taux de chômage et d'une hausse plus forte que prévu des créations d'emplois avait rassuré les opérateurs sur les perspectives de consommation de brut dans le pays, premier consommateur mondial d'or noir, faisant grimper le baril de 1,62 dollar.
jh
(AWP / 06.05.2013 18h54)