Le brut rebondit, aidé par la BCE et l'emploi aux Etats-Unis
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 101,01 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,06 dollar par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 82 cents à 91,85 dollars.
Les cours du baril reprenaient leur souffle, après avoir lâché plus de 3 dollars mercredi en cours de séance, descendant à Londres sous le seuil de 100 dollars pour la première fois en une semaine, après une rafale de statistiques économiques moroses aux États-Unis et en Chine.
"Les prix sont remontés, aidés par des volumes d'échanges renforcés" avec le retour d'investisseurs absents mercredi pour la fête du 1er Mai dans de nombreux pays, "et le marché a conforté son rebond après l'abaissement des taux de la BCE à un niveau record", observait Addison Armstrong, analyste de Tradition Energy.
Comme attendu par les investisseurs, la BCE a décidé d'abaisser son principal taux directeur, baromètre du coût du crédit en zone euro, à 0,5%, un nouveau plus bas historique, sur fond de marasme économique persistant en zone euro, accompagné d'un niveau de chômage record.
Outre cette décision destinée à dynamiser l'économie de la zone euro, le président de la BCE Mario Draghi a également indiqué que la politique monétaire de l'institution resterait accommodante tant que cela sera nécessaire, se disant prêt à d'éventuelles mesures d'assouplissement supplémentaire.
Par ailleurs, "les cours du baril ont bénéficié d'un coup de pouce supplémentaire avec l'annonce d'un repli plus fort qu'attendu des nouvelles inscriptions au chômage" aux États-Unis la semaine dernière, ajoutait Michael Hewson, analyste de CMC Markets.
Cependant, "en dépit du ton un peu plus optimiste sur les marchés jeudi, les prix du pétrole restent sous pression, les investisseurs ruminent les indicateurs manufacturiers américains et chinois très décevants" publiés mercredi, qui avaient renforcé les inquiétudes sur la demande énergétique des deux principaux pays consommateurs de brut de la planète, notait M. Armstrong.
Autre signal jugé inquiétant: les stocks de brut aux États-Unis ont progressé de 6,7 millions de barils la semaine dernière, atteignant leur plus haut niveau depuis que les autorités ont commencé à diffuser ces données hebdomadaires, en 1982 --ce qui ravivait les inquiétudes sur la surabondance d'or noir dans le pays.
"L'accumulation récente de statistiques macroéconomiques moroses de par le monde remet en question l'efficacité des politiques des banques centrales", observait Addison Armstrong, pour qui les opérateurs restaient suspendus à la diffusion vendredi du rapport mensuel sur l'emploi américain vendredi, baromètre crucial pour jauger la vigueur de la première économie mondiale.
"Tout ce qui peut être fait en termes de stimulus monétaire ne suffit pas nécessairement à ressusciter une économie au point mort", insistait David Hufton, du courtier PVM.
"Les opérateurs des marchés de matières premières apprécient les mesures d'assouplissement monétaire, mais ils préfèrent encore davantage des signaux montrant une véritable reprise économique qui soutient concrètement la demande", estimait-il.
rp
(AWP / 02.05.2013 18h31)