Le brut remonte après son plongeon de la veille, le marché attend la BCE
Vers 10H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 100,70 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 75 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 37 cents à 91,40 dollars.
Les cours du baril reprenaient leur souffle, après avoir lâché plus de 3 dollars mercredi en cours de séance, descendant à Londres sous le seuil de 100 dollars pour la première fois en une semaine, après une rafale de statistiques économiques moroses.
"Des indicateurs manufacturiers décevants aux États-Unis et en Chine", montrant un ralentissement de l'activité en avril, "ont laissé présager un fléchissement de la demande pétrolière dans les deux plus gros pays consommateurs de la planète, et cette perspective a été confirmée par les chiffres hebdomadaires des stocks de brut américains", ont rappelé les analystes de Commerzbank.
Selon le Département américain de l'Énergie (DoE), les stocks de brut aux États-Unis ont progressé de 6,7 millions de barils lors de la semaine achevée le 26 avril, huit fois plus que ce qu'attendaient les analystes. Ils atteignent ainsi leur plus haut niveau depuis que les autorités ont commencé à diffuser ces données hebdomadaires, en 1982 - ce qui ravivait les inquiétudes sur la surabondance d'or noir dans le pays.
Cependant, plus tard mercredi "la Réserve fédérale américaine (Fed) a assuré qu'elle poursuivrait son programme de rachats d'actifs et qu'elle se tenait même prête à l'accroître si cela s'avérait nécessaire, et ces annonces ont provoqué un léger rebond des cours", ajoutait-on chez Commerzbank.
De fait, ces rachats d'actifs, qui se traduisent chaque mois par des injections massives de liquidités par la Fed dans l'économie américaine, sont de nature à stimuler les investissements dans les matières premières, et contribuent aussi à diluer la valeur du dollar, ce qui rend plus attractifs les achats de brut, libellés dans la monnaie américaine, pour les détenteurs d'autres devises.
Après la Fed, "le marché regardera de très près jeudi à quel point la BCE est prête à se montrer flexible", à l'issue de sa réunion mensuelle de politique monétaire, si non seulement elle abaisse son taux d'intérêt (une décision largement attendue par les analystes) mais aussi suggère "des mesures supplémentaires d'assouplissement monétaire", indiquait David Hufton, analyste du courtier PVM.
Cependant, "tout ce que pouvez faire en termes de stimulants monétaires ne suffit pas nécessairement à ressusciter une économie au point mort", tempérait M. Hufton.
"Les opérateurs des marchés de matières premières apprécient les mesures d'assouplissement monétaire, mais ils préfèrent encore davantage des signaux montrant une véritable reprise économique qui soutient concrètement la demande", estimait-il, jugeant que les prix du brut devraient rester sous pression jusqu'au rapport mensuel sur l'emploi américain vendredi, "qui pourrait encore décevoir le marché".
L'enquête de la société de services informatiques ADP a fait état mercredi d'une nette baisse du nombre de créations d'emplois dans le secteur privé aux États-Unis en avril, un indicateur de mauvais augure avant les chiffres officiels sur l'emploi de vendredi, considérés comme un baromètre crucial pour jauger la vigueur de la première économie mondiale.
cha
(AWP / 02.05.2013 12h45)