Le brut recule, craintes sur la demande après des indicateurs moroses
Vers 10H25 GMT (12H25 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 101,57 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en recul de 80 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 75 cents à 92,71 dollars.
Les cours du baril poursuivaient le net repli entamé la veille après des indicateurs moroses en Europe, où le taux chômage est monté en mars à un nouveau record, et aux États-Unis, où l'activité économique dans la région de Chicago (nord-est) a enregistré une contraction inattendue en avril.
"Les inquiétudes sur la croissance économique mondiale (et donc sur la demande mondiale d'or noir) ont chahuté les marchés des matières premières tout au long du mois d'avril", et se sont trouvées confirmées par les indicateurs publiés cette semaine, soulignaient les analystes du courtier PVM.
Alors que les récentes statistiques publiées aux États-Unis ont ravivé les craintes sur la vigueur de la première économie mondiale, "le ralentissement de la croissance chinoise a été confirmé de nouveau mercredi par un tassement de l'indice de la production manufacturière en avril", poursuivaient-ils.
Publié par les autorités chinoises, l'indice PMI des directeurs d'achat s'est établi en avril à 50,6, contre 50,9 en mars, à un niveau plus bas qu'attendu et qui se rapproche encore un peu plus du niveau de 50 qui marque la limite entre contraction et progression de l'activité -- jetant un coup de froid sur les marchés pétroliers.
Le Brent échangé à Londres, plus sensible à la consommation en Asie et en Europe, a d'ailleurs pâti davantage que le WTI du regain de crainte sur l'économie mondiale ces dernières semaines. L'écart entre les deux cours de référence était mercredi de moins de 9 dollars, l'écart le plus bas depuis fin 2011 (cet écart était de plus de 20 dollars début mars).
Les analystes faisaient par ailleurs preuve de prudence avant les chiffres hebdomadaires, publiés mercredi, du Département américain de l'Énergie (DoE), sur fond d'inquiétudes sur la surabondance d'or noir aux États-Unis.
Selon les analystes interrogés par Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une hausse de 800'000 barils des stocks de brut sur la semaine achevée le 26 avril. Ces réserves avaient atteint début avril leur plus haut niveau depuis l'été 1990.
Les stocks d'essence, très surveillés avant la saison estivale des grands déplacements en voiture, sont de leur côté attendus en repli de 600'000 barils et ceux de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) en hausse de 300'000 barils.
Les investisseurs attendaient par ailleurs d'en savoir plus sur les intentions des banques centrales alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) terminait mercredi à Washington une réunion de deux jours et que les gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) se rencontreront jeudi.
Les opérateurs s'attendent à voir la Fed maintenir le cap de sa politique monétaire ultra-accommodante, qui se traduit par des injections massives de liquidités dans l'économie -- susceptibles de stimuler les investissements dans les matières premières et de diluer la valeur du dollar, rendant ainsi plus attractifs les achats de brut pour les investisseurs munis d'autres devises.
rp
(AWP / 01.05.2013 12h55)