Le brut se replie, des indicateurs mitigés assombrissent le marché
Vers 16H15 GMT (18H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 102,42 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en recul de 1,39 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 95 cents à 93,55 dollars.
Le regain d'enthousiasme de la veille s'essoufflait mardi, alors que les cours du brut essuyaient quelques prises de bénéfices et se stabilisaient dans une fourchette très étroite autour de l'équilibre -- dans un marché par ailleurs sans grand élan en l'absence des opérateurs chinois pour cause de congés du 1er mai.
"On a vu les cours du brut chuter sensiblement, et ce en dépit du net affaiblissement du dollar", qui rend normalement plus attractifs les achats de pétrole libellés dans la monnaie américaine, "car les investisseurs étaient tourmentés par des indicateurs très peu enthousiasmants en Europe et aux Etats-Unis", relançant les craintes sur la demande énergétique, observait Fawad Razaqzada, analyste du courtier GFT Markets.
Ainsi, le chômage a de fait atteint un nouveau record absolu dans la zone euro, à 12,1% de la population active en mars, tandis que l'activité économique dans la région de Chicago (nord-est des Etats-Unis) s'est contractée contre toute attente en avril.
"D'autres statistiques étaient plus encourageantes, dont notamment un net rebond plus fort que prévu du moral des ménages américains en avril, mais ça n'a pas suffi à faire remonter les cours" du baril, les opérateurs s'inquiétant de la conjoncture économique aux Etats-Unis, premier consommateur de brut de la planète, soulignait M. Razaqzada.
De même, la perspective de voir la Réserve fédérale américaine (Fed) maintenir mercredi le cap de sa politique monétaire ultra-accommodante, au terme d'une réunion de deux jours, ne suffisait par à revigorer le marché.
Les injections massives de liquidités dans l'économie réalisées chaque mois par la Fed non seulement stimulent l'activité et les investissements dans les matières premières, mais contribuent également à diluer la valeur du billet vert -- ce qui est positif pour les achats de brut.
Cependant, "comme on l'a vu au cours des derniers mois, les liquidités injectées dans l'économie ne sont pas suffisantes pour tirer les prix du baril vers le haut -- ce qu'il faut, c'est aussi une amélioration de la conjoncture économique", avertissaient les experts de Commerzbank.
Les opérateurs faisaient en outre preuve d'attentisme avant la diffusion mercredi des chiffres hebdomadaires sur les réserves américaines de produits pétroliers, dans un marché dominé ces derniers mois par les inquiétudes autour de la surabondance d'or noir aux Etats-Unis (où les stocks de brut ont récemment atteint un sommet en 23 ans).
Enfin, les investisseurs restaient sur leurs gardes avant de nouveaux indicateurs sur la vigueur de la reprise économique en Chine et aux Etats-Unis, que ce soit des indices manufacturiers dans les prochains jours, ou le très attendu rapport mensuel sur l'emploi américain vendredi.
rp
(AWP / 30.04.2013 18h45)