Le brut se reprend, marché attentiste, semaine riche en indicateurs
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 103,57 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 41 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 1,05 dollar à 94,05 dollars.
Les cours du baril se reprenaient quelque peu après avoir pâti vendredi des chiffres jugés décevants sur le Produit intérieur brut (PIB), qui a augmenté de 2,5% au premier trimestre 2013 mais moins qu'attendu par les analystes.
"L'affaiblissement du dollar (face à un euro revigoré) a apporté un coup de pouce aux prix du pétrole, dans des marchés sans grand volume d'échanges ce lundi, en raison de jours fériés au Japon et en Chine", observait Addison Armstrong, analyste de Tradition Energy.
Une dépréciation du dollar rend en effet plus attractifs les achats de brut, libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises.
"De plus, la confiance des opérateurs était confortée par la formation d'un gouvernement en Italie", qui met un terme à deux mois d'impasses politiques, "et la perspective de voir la Banque centrale européenne (BCE) abaisser ses taux lors de sa réunion de politique monétaire jeudi", poursuivait M. Armstrong.
Alors que les indicateurs décevants se sont multipliés ces dernières semaines dans la zone euro (dont ce lundi l'annonce d'un net recul de la confiance des chefs d'entreprises et des consommateurs), cette mesure d'assouplissement monétaire de la part de la BCE tendrait à favoriser l'achat d'actifs jugés plus risqués et plus rentables, comme les matières premières.
Aux États-Unis, premier pays consommateur de brut de la planète, l'annonce lundi d'un net rebond des promesses de vente de logements en mars, très supérieures aux attentes, était également de nature à aider le marché du brut.
Les investisseurs restaient cependant sur leurs gardes avant une réunion mardi et mercredi du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), dont tout signal sur ses mesures de soutien à l'économie sera soigneusement scruté.
Et l'attentisme pourrait persister parmi les opérateurs jusqu'à la publication vendredi du rapport mensuel sur l'emploi et le chômage aux États-Unis, considéré comme un baromètre majeur pour jauger l'économie du pays.
Ainsi, "dans les prochains jours, le Brent devrait se stabiliser un peu au-dessus des 100 dollars, alors que les opérateurs resteront suspendus à l'actualité macroéconomique", estimait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital, qui a jugé "peu probable" un rebond durable des cours à moyen terme.
"Les inquiétudes persistent sur la demande mondiale (...) et à court terme, l'offre d'or noir dans le monde reste très confortable", les stocks américains de brut restant ainsi non loin d'un sommet depuis 23 ans atteint début avril, insistait M. Kryuchenkov.
Malgré tout, le report de six mois de la mise en service de l'oléoduc controversé Keystone XL --qui doit acheminer du pétrole du Canada jusqu'au golfe du Mexique-- annoncé vendredi par la société TransCanada était susceptible de tempérer quelque peu les craintes sur la surabondance de brut aux États-Unis.
En effet, "dans un avenir proche, cela va faire moins de brut (qu'attendu initialement) acheminé depuis le Canada jusqu'à Cushing", principal terminal pétrolier du pays (situé dans l'Oklahoma, sud), "et cela aura un effet positif pour soutenir le prix du WTI" new-yorkais, qui avait été miné ces derniers mois par les niveaux historiquement élevés des réserves de Cushing, observait-on chez Commerzbank.
rp
(AWP / 29.04.2013 18h31)