Le brut perd du terrain, la croissance américaine déçoit
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 102,35 USD sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,06 USD par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 1,46 USD à 92,18 USD.
Les cours du brut ont trébuché nettement après la publication de la première estimation officielle du PIB des Etats-Unis au premier trimestre qui a augmenté de 2,5% -- une nette accélération par rapport au trimestre précédent mais en-deçà des attentes des analystes qui tablaient sur un PIB en progression de 2,8%.
Le marché en profitait donc pour reprendre son souffle après plusieurs séances de hausse, se repliant à l'unisson des marchés boursiers européens et américains.
"Certes, les prix sont retombés après l'indicateur américain, mais dans l'ensemble, ils terminent la semaine nettement plus haut qu'ils ne l'ont commencée (...) c'est leur première hausse hebdomadaire après trois semaines successives de replis", tempérait Michael Hewson, analyste de CMC Markets.
Ainsi, "le marché reste aidé par l'idée que les banques centrales vont continuer leurs politiques monétaires accommodantes pour encourager la reprise économique", en particulier dans la zone euro et aux Etats-Unis, insistait-il.
De fait, "une croissance moins forte qu'attendu aux Etats-Unis peut apparaître négative aux marchés dans un premier temps, mais cela signifie aussi une probabilité accrue de voir la Réserve fédérale américaine (Fed) continuer d'injecter des milliards de dollars chaque mois dans l'économie, ce qui est exactement ce que veulent les courtiers", confirmaient les analystes de IG Markets.
Or, ces injections de liquidités par la Fed stimulent les investissements dans les matières premières et diluent la valeur du dollar -- ce qui rend plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les détenteurs d'autres devises.
Dans la zone euro, la révision des prévisions économiques du gouvernement espagnol a également contribué à refroidir le moral des investisseurs, mais cela était également de nature à renforcer les attentes d'une baisse des taux, dès la semaine prochaine, de la Banque centrale européenne (BCE), ce qui stimulerait l'activité dans la zone euro.
Le repli des cours était en outre tempéré par la crainte d'une possible montée des tensions au Moyen-Orient en cas d'implication croissante des États-Unis dans le soutien à la rébellion syrienne.
Les États-Unis ont reconnu pour la première fois jeudi que le régime syrien avait probablement utilisé des armes chimiques, ce contre quoi le président Barack Obama avait mis en garde à de nombreuses reprises le régime de Bachar al-Assad.
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(AWP / 26.04.2013 19h00)