Le brut retombe, un indicateur chinois plombe le marché
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 99,37 USD sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,02 USD par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juin, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, perdait 82 cents à 88,37 USD.
Le cours du Brent échangé à Londres était remonté lundi au-dessus du seuil des 100 USD, sous lequel il était tombé la semaine dernière pour la première fois depuis neuf mois. Mais il était à nouveau victime d'un accès de faiblesse mardi après des chiffres chinois moroses.
"Dans l'ensemble, les volumes d'échanges sur les marchés lundi n'étaient pas très importants", ce qui témoigne de la prudence persistante des investisseurs, "et il aura suffi de la pression exercée par les indices manufacturiers (en Chine) pour que le Brent s'installe à nouveau sous 100 USD le baril", observait Olivier Jakob, analyste de Petromatrix.
Selon un indicateur préliminaire publié mardi par la banque HSBC, la production manufacturière en Chine connaît en avril une expansion plus lente qu'au mois de mars, l'indice PMI des directeurs d'achat s'établissant à 50,5, contre 51,6 en mars.
"L'indice PMI reste au-dessus du seuil de 50", qui marque la limite entre recul et progression de l'activité, "mais tout juste au-dessus", et cet indicateur décevant "confirme que la reprise économie chinoise ne décolle pas et que au contraire elle marque le pas", estimait M. Jakob, observant que "les nouvelles commandes à l'exportation et l'emploi dans l'industrie avaient déjà commencé à se contracter".
Ces chiffres "ont ravivé les inquiétudes que la demande pétrolière du deuxième pays consommateur de brut dans le monde pourrait diminuer (dans les prochains mois), alors que ces dernières années, la consommation chinoise d'or noir a été un moteur pour la progression de la demande pétrolière mondiale", soulignaient les analystes de Commerzbank.
La publication il y a une semaine d'un ralentissement inattendu de la croissance de l'économie chinoise au premier trimestre (à 7,7% en rythme annuel au premier trimestre par rapport à 7,9% trimestre précédent) avait fortement refroidi les investisseurs et alimenté de violents replis sur les marchés des matières premières.
"Les exportations de l'Arabie saoudite (premier producteur mondial, ndlr) vers l'Asie n'ont pas augmenté récemment", en dépit des attentes d'un rebond de l'activité des raffineries traditionnel avant l'été, "ce qui témoigne de la demande morose dans la région", ajoutait-on chez Commerzbank.
Par ailleurs, l'annonce mardi que l'activité privée dans la zone euro a continué de se contracter en avril au même rythme que le mois précédent -- avec des chiffres décevants en Allemagne --, n'étaient pas pour rassurer les opérateurs, toujours attentifs à la crise de la zone euro et de plus attentistes avant la publication vendredi de la première estimation du Produit intérieur brut (PIB) pour le premier trimestre.
"Dans l'ensemble, les marchés des matières premières souffrent déjà d'un grand manque de confiance de la part des investisseurs (...) et les derniers indices manufacturiers publiés récemment (en Chine et en Europe) ne vont pas aider à revigorer le moral des opérateurs", notait M. Jakob.
al
(AWP / 23.04.2013 13h13)