Le brut grimpe et s'installe au-dessus de 100 USD à Londres
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 100,44 USD sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 79 cents par rapport à la clôture de vendredi. Il était tombé sous 100 USD mardi dernier pour la première fois depuis neuf mois.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai, dont c'est le dernier jour de cotation, gagnait 57 cents à 88,58 USD.
Les cours du brut continuaient de reprendre leur souffle, après leur fort recul de la semaine précédente à la suite d'indicateurs décevants en Chine et aux Etats-Unis, les deux premiers consommateurs de brut de la planète.
Le glissement du cours du Brent sous le seuil psychologique des 100 dollars a incité les investisseurs à repartir, à partir de vendredi, "à la chasse aux bonnes affaires, ce qui maintient les prix à la hausse", a relevé Ric Spooner, analyste chez CMC Markets, tout en notant que les courtiers attendent cette semaine de nouveaux indicateurs en Chine, en quête de nouveaux indices sur la demande énergétique du pays.
Les prix du pétrole avaient également été soutenus en fin de semaine dernière par la perspective d'une action concertée de l'Opep (Organisation des pays producteurs de pétrole) pour réduire leur production afin d'enrayer la baisse des prix, le Venezuela évoquant même la possibilité d'une réunion exceptionnelle du cartel.
Cependant, le ministre iranien du Pétrole, Rostam Ghassemi, a écarté samedi la tenue prochaine d'une réunion extraordinaire de l'Opep avant celle prévue le 31 mai, estimant que le prix actuel du brut n'était pas un sujet d'inquiétude.
Par ailleurs, les déclarations du ministre du Pétrole des Emirats arabes unis ont également "enrayé un moment la remontée des cours". Il a estimé lundi que "le marché du pétrole était équilibre, et non pas sur-approvisionné, ce qui suggère qu'aucune réduction de la production de l'Opep ne va intervenir", ajoutaient les analystes de Commerzbank.
Selon eux, la voix des Emirats s'accorde souvent à celle de l'Arabie saoudite, principal exportateur de pétrole et chef de file de l'Opep, sans l'accord de laquelle aucun changement de l'offre ne peut être décidé au sein du cartel.
Malgré tout, "les pays de l'Opep devraient être désireux de voir les prix remonter durablement au-dessus de 100 USD", mais comme les exportations des pays du Golfe tendent à diminuer à l'approche de l'été (alors qu'augmente leur propre consommation de pétrole pour alimenter les systèmes de climatisation), cela pourrait soutenir le marché, observait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
De plus, "il ne faut pas s'attendre à revoir des baisses importantes et prolongées sur le marché du pétrole car les prévisions moroses sur la demande mondiale avaient déjà été intégrées (avant la semaine dernière) et que le récent mouvement de ventes massives apparaît clairement excessif", poursuivait-il.
Or, selon lui, "on vient juste d'entrer dans la période où les raffineries dans l'hémisphère nord accélèrent nettement leur production d'essence avant la saison estivale des grands déplacements en voitures" et donc gonflent leur consommation de brut "après une période de maintenance au sortir de l'hiver", et "c'est pour cette raison qu'on voit habituellement les prix du baril monter avant l'été".
al
(AWP / 22.04.2013 14h00)