Le brut monte timidement, le marché toujours sous pression
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 99,43 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 30 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Après avoir glissé mardi sous le seuil de 100 dollars pour la première fois depuis neuf mois, il était tombé jeudi à 96,75 dollars, son plus bas niveau depuis le 2 juillet 2012, avant de combler ses pertes et d'amorcer un rebond. Mais il peinait toujours, vendredi, à remonter au-dessus des 100 dollars.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai gagnait quant à lui 22 cents à 87,95 dollars.
"Parfois des éléments fondamentaux (sur l'offre et la demande, ndlr) sont nécessaires pour justifier un rebond, mais dans le cas présent, en l'absence de nouvelles de nature à soutenir les cours, la hausse des cours semble intégralement due" à des achats à bon compte pour couvrir des positions à découvert, commentait Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
Les cours ont lourdement chuté cette semaine, plombés par un regain d'inquiétude sur la demande mondiale de brut suite à la publication d'indicateurs macroéconomiques décevants aux États-Unis et en Chine, respectivement premier et deuxième plus gros consommateurs d'or noir au monde.
Le marché était par ailleurs soutenu vendredi "par le fait que le Venezuela cherche à organiser une réunion extraordinaire de l'Opep (Organisation des pays producteurs de pétrole) pour tenter de mettre un terme à la spirale baissière des prix", a indiqué l'analyste indépendant Andy Lipow.
"Nous sommes en train de nous consulter pour savoir si nous allons ou non convoquer une réunion extraordinaire de l'Opep", en vue de décider une éventuelle réduction de la production du cartel, a ainsi déclaré jeudi le ministre vénézuélien de l'Energie et du Pétrole Rafael Ramírez.
"Nous constatons qu'il existe une offre de pétrole trop forte sur le marché et l'économie est si faible que cela se combine pour provoquer une chute des prix. Nous croyons, comme nous l'avons dit, qu'il faut que le prix se maintienne à un plancher de cent dollars" le baril, a-t-il ajouté.
De son côté, l'Iran, membre de l'Opep et frappé par un embargo occidental sur ses exportations de pétrole en raison de son programme nucléaire controversé, avait estimé mercredi que le prix "raisonnable" du pétrole se situait entre 100 et 120 dollars pour un baril.
"Il est toutefois peu probable que l'Opep modifie ses quotas de production à court terme car son membre le plus influent, l'Arabie saoudite, semble satisfait des prix actuels", a tempéré M. Lipow.
Le 4 avril dernier, Ali al-Nouaïmi, ministre saoudien du Pétrole, chef de file des pays de l'Opep, avait ainsi déclaré qu'un prix de 100 dollars pour un baril était "raisonnable".
Dans son dernier rapport mensuel, publié début avril, l'Opep a maintenu sa prévision de demande mondiale de brut en 2013, qui sera portée, selon elle, par les pays non membres de l'OCDE, notamment la Chine.
fah
(AWP / 19.04.2013 18h30)