Le brut rebondit, mais reste sous les 100 dollars à Londres
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 98,60 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 91 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Après avoir glissé mardi sous le seuil de 100 dollars pour la première fois depuis neuf mois, il est tombé jeudi dans les échanges asiatiques jusqu'à 96,75 dollars, son plus bas niveau depuis le 2 juillet 2012, avant de combler ses pertes et de se reprendre.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai gagnait pour sa part 70 cents à 87,38 dollars.
"Dans le sillage des autres marchés de matières premières, les prix du baril avaient excessivement baissé au cours des dernières séances", ayant dégringolé de plus de 10 dollars à Londres en l'espace d'une semaine, "et le marché a inversé la tendance ce jeudi", rebondissant à la faveur d'achats à bon compte, expliquait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Les cours étaient aidés par un affaiblissement du dollar -- qui rendait plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises -, mais aussi par "le fait que les premiers résultats trimestriels d'entreprises aux États-Unis sont dans l'ensemble robustes, un signal jugé encourageant", soulignait Mme Sokou.
Par ailleurs, même si le marché avait fait peu de cas mercredi de l'annonce d'une chute inattendue des stocks de brut américains sur la semaine achevée le 12 avril, "cela montre que la situation de l'offre (aux États-Unis) pourrait commencer à s'améliorer" et cela "alimentait le sursaut d'optimisme du marché", ajoutait l'analyste.
Les réserves de brut aux États-Unis étaient montées début avril à leur plus haut niveau depuis 23 ans, alimentant les craintes sur l'excès de l'offre pétrolière dans le pays, alors que la production pétrolière américaine est actuellement à son plus haut niveau depuis 1992.
Cependant, la prudence restait de mise sur les marchés du pétrole: "les inquiétudes sur la demande après les statistiques moroses publiées (lundi et mardi) aux États-Unis et en Chine, les deux plus gros consommateurs de brut de la planète, tout comme l'accroissement de la production pétrolière américaine (...) pèsent toujours sur le moral des opérateurs", observaient les analystes de Commerzbank.
Les indicateurs publiés jeudi aux États-Unis n'étaient pas pour les rasséréner: ainsi, l'activité manufacturière de la région de Philadelphie (Nord-est) a ralenti contre toute attente en avril, tandis que l'indice composite des indicateurs économiques américains a baissé en mars après trois mois de hausse selon l'institut Conference Board.
Les craintes sur la consommation mondiale de brut pourrait toutefois s'apaiser dans les prochains mois, alors que devrait s'accélérer l'activité des raffineries -- dont la production de produits raffinés, notamment d'essence, "se gonfle habituellement de 2,5 millions de barils entre avril et août" -- tempérait Torbjorn Kjus, analyste de DNB Bank.
Par ailleurs, "il y a de plus en plus de chances de voir l'Arabie saoudite (premier exportateur mondial de brut, ndlr) réduire sa production d'or noir, pour soutenir les cours du baril, même s'il faudra probablement attendre de voir les prix descendre davantage vers le niveau de 90 dollars avant qu'elle ne diminue concrètement son offre", poursuivait M. Kjus.
rp
(AWP / 18.04.2013 18h31)