Le brut chute encore à New York, malgré la baisse des stocks US
(reprise de la veille)
New York - Le pétrole a chuté de plus de 2 dollars supplémentaires mercredi à New York et à Londres, dans un marché toujours inquiet pour la demande en brut dans le monde, et ignorant la baisse des stocks d'or noir aux Etats-Unis.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai a cédé 2,04 dollars à 86,68 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, a terminé une nouvelle fois sous le seuil des 100 dollars le baril, à 97,69 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 2,22 dollars par rapport à la clôture de mardi.
Il s'agit du plus bas niveau de clôture du baril de brut texan de référence depuis la mi-décembre, et pour le Brent, depuis début juillet.
"Les chiffres du département de l'Energie n'ont apporté aucun soutien au marché aujourd'hui", a noté Bob Yawger, de Mizuho Securities.
Le DoE a pourtant fait état dans la matinée d'un recul de 1,2 million de barils des stocks de brut aux États-Unis lors de la semaine achevée le 12 avril, alors que les experts interrogés par l'agence Dow Jones Newswires avaient misé sur une légère progression, de 900'000 barils.
Ces stocks avaient gonflé de 6,3 millions de barils au cours des trois semaines précédentes, nourrissant les inquiétudes sur la surabondance d'or noir aux États-Unis.
"Mais cela ne change pas grand chose au fait que les réserves de brut se situent à des niveaux plus vus en presque 23 ans", depuis juillet 1990, a observé M. Yawger.
D'autre part, les stocks de produits distillés, qui incluent le gazole et le fioul de chauffage et sont très surveillés au sortir d'un hiver rigoureux, ont enregistré un bond inattendu de 2,4 millions de barils, alors que les analystes attendaient un recul de 500'000 barils.
Les réserves d'essence ont, elles, reculé de 600'000 barils, une baisse relativement conforme aux attentes.
Les courtiers ont également pris note de la baisse de 3,3% de la demande en essence la semaine dernière, par rapport à la même période en 2012, "ce qui a accru les craintes du marché" sur la vigueur de la consommation du géant américain, a ajouté M. Yawger.
Pour Matt Smith, de Schneider Electric, l'ensemble des marchés financiers restent plombés par "une inquiétude générale au sujet d'un ralentissement de la croissance économique dans le monde".
Les craintes liées à une décélération inattendue de la croissance chinoise au premier trimestre et des chiffres moroses aux Etats-Unis ont été ravivées par l'abaissement des prévisions économiques du Fonds monétaire international (FMI), qui table désormais sur une croissance mondiale, à 3,3% pour 2013, contre 3,5% prévus jusqu'ici.
"Dans ce contexte d'incertitude, les courtiers ont tendance à fuir les actifs à risque", comme les matières premières et le brut, "et à se diriger vers des investissements sûrs comme le dollar américain, a souligné Phil Flynn, de Price Futures Group.
Or, cette hausse du billet accentue la baisse du brut, car il rend moins attractifs les achats d'or noir libellés en dollar pour les acheteurs munis d'autres devises.
rp
(AWP / 18.04.2013 06h21)