Le brut finit quasi stable à New York, et sous les 100 dollars à Londres
(reprise de la veille)
New York - Les prix du pétrole ont terminé la séance quasi stables mardi à New York, mais ont clôturé sous les 100 dollars à Londres pour la première fois depuis juillet, dans un marché aidé par un rebond technique mais qui restait inquiet pour la reprise de l'économie mondiale.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai a grappillé 1 cent à 88,72 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, dont c'était le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, a terminé sous le seuil des 100 dollars pour la première fois depuis le 10 juillet, à 99,91 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 72 cents par rapport à la clôture de lundi.
A New York, le pétrole, qui a glissé dans les échanges asiatiques de plus de 2,70 dollars jusqu'à 86,06 dollars, au plus bas depuis la mi-décembre, a nettement repris du terrain au cours de la séance, pour terminer à l'équilibre.
"Il s'agit en grande partie d'un rebond technique profitant aux cours après une semaine de fortes pertes", a estimé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Dans la matinée, "les prix avaient fortement baissé, encore sous le coup du ralentissement chinois et des attentats de Boston", qui ont fait trois morts et 176 blessés lundi, et avaient précipité une nette chute des prix en cours d'échanges électroniques, après la clôture, a-t-il rappelé.
"Le marché d'actions américain s'est ensuite nettement repris et l'euro a signé un retour en force aujourd'hui face au dollar, ce qui a aidé les prix" de l'or noir à ne pas plonger davantage, a estimé Bill Baruch, de iiTrader.
Un baisse du billet vert rend plus attractifs les achats d'actifs libellés dans cette monnaie, pour les acheteurs munis d'autres devises.
Les craintes qui ont secoué le marché la veille restent là, a cependant noté M. Lipow, en raison de perspectives peu rassurantes pour la demande et d'un ensemble de données économiques moroses dans le monde.
Deuxième consommateur mondial de brut, "la Chine devrait représenter à elle seule 40% à 50% de la croissance de la demande en brut en 2013, donc tout signe tendant à indiquer un ralentissement de son économie envoie les courtiers au tapis", a noté Matt Smith, de Schneider Electric.
Un ensemble de données économiques préoccupantes depuis début avril aux Etats-Unis, premier consommateur d'or noir au monde, accentuaient ces craintes, a-t-il estimé.
La production industrielle a progressé légèrement plus que prévu, de 0,4% sur un mois en mars, et dans l'immobilier, les mises en chantier de logements ont bondi en mars à leur niveau le plus haut en près de cinq ans.
Néanmoins, les perspectives pour les promoteurs se sont détériorées par rapport au mois précédent dans la mesure où le nombre de permis de construire a reculé plus que prévu en mars.
En outre, les prix à la consommation ont affiché une baisse supérieure au attentes aux Etats-Unis en mars, sous l'effet de la baisse des cours des hydrocarbures.
Par ailleurs, le passage mardi au contrat pour livraison en juin comme nouveau contrat de référence pour le Brent, après l'expiration lundi soir du contrat pour livraison en mai, a amplifié la faiblesse de ses cours par rapport au WTI, car le contrat de juin s'est échangé ces derniers jours à un cours inférieur à celui de mai, selon les analystes.
Le prix de 100 dollars pour le baril à Londres, considéré comme un niveau de prix jugé idéal par l'Arabie saoudite, chef de file de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), pourrait inciter les membres du cartel à réduire leur production d'or noir pour aider à la remonté des cours, ont estimé les experts de Commerzbank.
rp
(AWP / 17.04.2013 06h21)