Le brut tente de se reprendre, au lendemain d'une dégringolade
Vers 10H20 GMT (12H20 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 107,36 USD sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 25 cents par rapport à la clôture de mercredi. Il avait terminé en baisse de 3,58 USD mercredi, après être tombé en cours de séance à 106,78 USD, au plus bas depuis quatre mois.
Dans les échanges sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 6 cents à 94,39 USD. Il avait fini en baisse de 2,74 USD mercredi, enregistrant son plus fort repli quotidien en cinq mois.
"Le marché reprend son souffle et tente de se stabiliser" après sa violente dégringolade de la veille, mais reste empreint de prudence "à mesure que l'attention se tourne vers le rapport mensuel sur l'emploi et du chômage aux États-Unis" publié vendredi, soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Ce rapport sur l'emploi est considéré comme un baromètre de la vigueur économique du pays, premier consommateur de brut dans le monde.
"Les prix du pétrole ont essuyé un coup de semonce mercredi, provoqué par l'intensification des inquiétudes déjà vives sur la demande énergétique américaine après les chiffres sur les stocks (d'or noir) aux États-Unis", qui continuait jeudi de miner le WTI, indiquait M. Kryuchenkov.
Le Département américain de l'Énergie (DoE) a ainsi fait état d'un gonflement de 2,7 mio de barils des stocks de brut dans le pays, une hausse plus forte qu'attendu, ce qui porte le niveau de ces réserves à 388,6 mio de barils, au plus haut depuis l'été 1990, exacerbant les inquiétudes sur la surabondance d'or noir aux États-Unis.
Face à ce gonflement des stocks de brut, les opérateurs ont ignoré la diminution des stocks d'essence, en ligne avec les attentes, et celle des réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), deux fois plus forte qu'anticipée.
Alors que l'humeur du marché avait déjà été assombrie par des chiffres du chômage record dans la zone euro et des indicateurs moroses sur l'emploi dans le secteur privé aux États-Unis en mars, "les investisseurs se sont précipités pour engranger des bénéfices (après le rapport du DoE) et le Brent a effacé tous les gains qu'il avait réalisés au cours du mois de mars", observait M. Kryuchenkov.
Le fort gonflement des stocks de brut, qui avaient déjà grossi de 3,3 mio de barils la semaine précédente, "n'aurait pas dû surprendre les marchés" à ce point , "étant donné qu'ils anticipaient déjà une nouvelle hausse des réserves", et à cet égard, "la réaction des cours du baril apparaît exagérée" mais le marché n'en devrait pas moins "rester sous pression à court terme", estimaient les experts de Commerzbank.
al
(AWP / 04.04.2013 13h09)