Le brut recule, craintes pour la demande après la trêve pascale
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 110,73 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 35 cents par rapport à la clôture des échanges électroniques de lundi.
Il s'est hissé vers 12H00 GMT à 111,79 dollars, au plus haut depuis un mois, avant d'effacer ses gains à l'ouverture des marchés américains.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 64 cents à 96,43 dollars.
Les prix du barils pliaient sous le coup d'une salve d'indicateurs décevants publiés aux États-Unis et en Chine, les deux principaux pays consommateurs de la planète, mais aussi dans la zone euro, qui alimentaient les craintes sur les perspectives de la demande énergétique mondiale.
"L'activité manufacturière dans la zone euro pour mars s'est révélée meilleure qu'attendu", mais continue cependant de se contracter, et "les chiffres du chômage dans la zone euro, à un niveau sans précédent ont mis les marchés sous pression", observait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Le marché restait par ailleurs refroidis par le repli, dévoilé lundi, de l'activité des industries manufacturières aux États-Unis en mars, après trois mois de hausse, et une production manufacturière très inférieure aux attentes en mars en Chine, témoignant de la timidité de la reprise économique du géant asiatique.
De son côté, le WTI pâtissait toujours de la fermeture depuis vendredi de l'oléoduc américain Pegasus, qui transporte habituellement plus de 90'000 barils de brut canadien par jour de l'Illinois (nord) au Texas (sud), vers les raffineries du golfe du Mexique.
Cette fermeture, survenue après la découverte d'une fuite de l'oléoduc du géant pétrolier américain ExxonMobil dans l'Arkansas (sud-est), contribuait en effet à aggraver les problèmes d'engorgement des réserves d'or noir aux États-Unis.
"La fermeture de Pegasus a arrêté dans son élan le WTI", qui s'était nettement renforcé la semaine dernière, car une partie des acheminements habituellement acheminés par l'oléoduc vont "probablement être redirigés vers Cushing", le principal terminal pétrolier du pays, situé dans l'Oklahoma (sud), et gonfler les stocks déjà très élevés du site, a indiqué Olivier Jakob, analyste du cabinet Petromatrix.
Cushing abrite les stocks de brut texan servant de référence au calcul du cours du pétrole à New York, et les niveaux historiquement élevés de ces réserves atteints il y a quelques mois avaient fortement pesé sur le WTI. Ces stocks avaient cependant quelque peu décru début 2013 avec l'augmentation des capacités de l'oléoduc Seaway destiné à désengorger Cushing.
Dans ce contexte, les investisseurs faisaient preuve d'attentisme à la veille des chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Énergie (DoE) sur les stocks pétroliers aux États-Unis, "qui pourraient accroître encore davantage la pression sur les prix du pétrole", observait Mme Sokou.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une hausse de 1,9 million de barils des stocks de brut américains sur la semaine achevée le 29 mars. Ces réserves étaient la semaine précédente reparties en forte hausse, enregistré un rebond de 3,3 millions de barils soit cinq fois plus fort qu'attendu.
De leur côté, les stocks d'essence sont attendus en baisse de 300'000 barils et ceux de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) en recul de 400'000 barils.
rp
(AWP / 02.04.2013 18h30)