Le brut monte légèrement, marché prudent après le week-end pascal
Vers 10H35 GMT (12H35 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 111,42 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 34 cents par rapport à la clôture des échanges électroniques de lundi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 6 cents à 97,13 dollars, après s'être élevé la veille à 97,80 dollars, un sommet depuis un mois et demi.
"Les prix du pétrole entament ce nouveau trimestre sur une note haussière, ignorant des indicateurs économiques moins bons qu'attendus publiés lundi aux États-Unis et en Chine", et susceptibles d'alimenter les craintes pour la vigueur de la demande de brut dans ces deux pays, observaient les analystes de Commerzbank.
Selon l'indice des directeurs des achats du secteur manufacturier publié lundi par l'association professionnelle ISM, l'activité des industries manufacturières a marqué le pas en mars aux États-Unis après trois mois de hausse, enregistrant un repli plus prononcé que prévu par les analystes.
Par ailleurs, si la production manufacturière en Chine s'est notablement accrue au mois de mars, au plus haut niveau depuis près d'un an selon un indicateur publié lundi par le gouvernement, elle est restée bien inférieure au niveau sur lequel tablaient les analystes, témoignant de la timidité de la reprise économique du géant asiatique.
Cependant, "les prix ont trouvé un peu de soutien dans des propos du ministre saoudien du Pétrole Ali al-Nouaïmi, qui prévoit que la demande pour le brut produit par l'Arabie saoudite (premier pays exportateur au monde, ndlr) devrait progresser au second trimestre, notamment en Asie", notait-on chez Commerzbank.
Ces propos encourageants pour la consommation énergétique asiatique rassuraient ainsi quelque peu les opérateurs.
Par ailleurs, "de nombreux investisseurs spéculatifs misent à nouveau sur une hausse des prix du baril" à moyen terme, et se positionnent donc à l'achat sur le marché du pétrole, ce qui contribue également à renforcer les cours, ont ajouté les experts de Commerzbank.
En revanche, le WTI restait malgré tout cantonné mardi dans une fourchette étroite autour de l'équilibre, pâtissant de la fermeture depuis vendredi de l'oléoduc américain Pegasus, qui transporte du brut canadien de l'Illinois (nord) au Texas (sud), vers les raffineries du golfe du Mexique.
Cette fermeture est survenue après la découverte d'une fuite de l'oléoduc du géant pétrolier américain ExxonMobil dans l'Arkansas (sud-est).
"La fermeture de Pegasus a arrêté dans son élan le WTI", qui s'était nettement renforcé la semaine dernière, car une partie des acheminements habituellement acheminés par l'oléoduc vont "probablement être redirigés vers Cushing", le principal terminal pétrolier du pays, situé dans l'Oklahoma (sud), et gonfler les stocks déjà très élevés du site, a indiqué Olivier Jakob, analyste du cabinet Petromatrix.
Cushing abrite les stocks de brut texan servant de référence au calcul du cours du pétrole à New York, et les niveaux historiquement élevés de ces réserves atteints en 2012 avaient fortement pesé sur le WTI. Ces stocks avaient cependant quelque peu décru début 2013 avec l'augmentation des capacités de l'oléoduc Seaway destiné à désengorger Cushing.
rp
(AWP / 02.04.2013 13h05)