Le brut hésitant après des indicateurs américains mitigés
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 109,38 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 31 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait en revanche 15 cents à 96,73 dollars, continuant de se maintenir à des niveaux plus vus depuis près de six semaines.
"Les prix du WTI ont hésité entre progression et recul pendant l'essentiel de la journée, alors que le marché digère les inscriptions au chômage et les chiffres du PIB américains, tout en gardant un oeil sur l'actualité en zone euro", a résumé Alex Young, courtier chez CMC Markets.
Les investisseurs restaient partagés en raison de signaux contradictoires sur la vigueur de la demande énergétique aux États-Unis, premier consommateur de brut de la planète, dont l'estimation de la croissance du produit intérieur brut a été revu à la hausse à 0,4% pour le quatrième trimestre.
Si le DoE a fait état mercredi d'une forte hausse (de 3,3 millions de barils) des réserves de brut aux États-Unis la semaine dernière, il a également annoncé que les réserves d'essence et de produits distillés, qui comprennent le gazole et le fioul de chauffage, avaient chuté bien plus que prévu.
"La hausse des stocks de brut est probablement due à un gonflement temporaire des importations, et dans l'ensemble, ces statistiques étaient plus encourageantes qu'inquiétantes", soulignait Tamas Varga, analyste du courtier PVM, observant que "le total des stocks pétroliers avait reculé pour la septième semaine consécutive".
De plus, ajoutaient les experts de Commerzbank, la réduction des stocks de distillés "s'explique par une vigoureuse augmentation de la demande de fioul de chauffage", en raison de températures beaucoup plus froides qu'habituellement, un signal positif.
Enfin, la cadence de l'activité des raffineries du pays s'est nettement accélérée. Plusieurs sites ont remis en route des unités fermées pour la traditionnelle période de maintenance hivernale et devraient donc renforcer significativement leur consommation de brut dans les prochaines semaines.
Certaines statistiques publiées jeudi aux États-Unis ont pour leur part nettement tempéré l'optimisme du marché.
Ainsi, les nouvelles inscriptions au chômage ont accéléré leur hausse dans le pays du 16 au 23 mars, progressant de 4,6% par rapport à la semaine précédente alors que les analystes tablaient sur une hausse bien moins prononcée (+0,5%).
L'activité économique de la région de Chicago a également ralenti sa progression en mars, selon l'indice local des directeurs des achats de l'association professionnelle ISM publié jeudi.
Les gains des cours du baril à New York restaient cependant extrêmement modérés, et le Brent creusait ses pertes, dans un marché qui peinait à se remettre tout à fait des inquiétudes des derniers jours sur Chypre, en dépit de la réouverture dans le calme jeudi des banques de l'île après 12 jours de fermeture.
rp
(AWP / 28.03.2013 18h31)