Les prix divergent, prudence avant les stocks US
Vers 11H40 GMT (12H40 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 109,60 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, gagnant 24 cents par rapport à la clôture de mardi.
En revanche, dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait du terrain, cédant 57 cents à 95,77 dollars.
"Alors que le WTI semblait bien parti (après trois séances en nette hausse) pour retrouver bientôt le niveau des 98 dollars le baril atteint en janvier, le marché a trébuché devant des signaux décevants" sur la demande de brut américaine, relevaient les analystes du cabinet JBC Energy.
Ainsi, la fédération API a estimé mardi soir que les stocks de brut aux États-Unis avaient enregistré une forte hausse de 3,7 millions de barils la semaine dernière, tandis que les réserves de Cushing, le plus gros terminal pétrolier du pays, se sont à nouveau gonflées après des semaines de repli, résumaient les analystes.
Des estimations jugées de mauvais augure avant les chiffres officiels du Département américain de l'Énergie (DoE) attendus mercredi, et considérés comme un baromètre de la demande énergétique du pays, principal consommateur de brut du monde.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une progression bien plus modeste, de 700.000 barils seulement, des stocks américains de brut sur la semaine achevée le 22 mars.
Ces stocks avaient enregistré un recul inattendu la semaine précédente, après avoir gonflé d'environ 23 millions de barils en deux mois, ce qui avait alimenté les inquiétudes sur la surabondance d'or noir aux États-Unis et plombé le cours du WTI.
Les réserves d'essence sont quant à elles attendus en baisse de 900.000 barils et celles de produits distillés (qui incluent le gazole et le fioul de chauffage) en repli de 600.000 barils, reflétant la récente accélération de la cadence des raffineries américains après leur traditionnelle période de maintenance au sortir de l'hiver.
Par ailleurs, le marché se montrait prudent après des indicateurs mitigés publiés la veille aux États-Unis: "les ventes de maisons neuves en février ont chuté sur un mois et la confiance des ménages a rechuté (en mars), ce qui montre que le chemin de la reprise économique reste des plus cahoteux", soulignait-on chez JBC Energy.
Enfin, la fébrilité des opérateurs restait alimentée par le vif regain d'inquiétudes des derniers jours sur la zone euro, après un plan de sauvetage de Chypre comprenant une restructuration drastique du secteur bancaire du pays et une ponction sur les dépôts non garantis (au-delà de 100.000 euros) des deux principaux établissements de l'île.
Alors que les investisseurs redoutent de voir ce plan réitéré dans d'autres économies fragiles de la zone euro, tout en s'inquiétant par ailleurs de la fermeture prolongée des banques chypriotes (qui ne rouvriront au mieux que jeudi), l'euro a poursuivi sa glissade mercredi, tombant sous 1,28 dollar pour la première fois en quatre mois.
Or, le renchérissement du dollar face à un euro sous pression contribuait à pénaliser les achats de matières premières libellées dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.
jq
(AWP / 27.03.2013 13h40)