Le brut hésite, l'accord chypriote n'apaise pas les craintes
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 107,54 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 12 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 45 cents à 94,16 dollars.
Les prix du baril ont grimpé jusqu'en début d'échanges américains, "dopé par l'idée que les inquiétudes sur la zone euro retombaient enfin" après l'accord conclu dans la nuit entre Chypre et ses bailleurs de fond (Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international), soulignait Alex Young, analyste du courtier CMC.
Le plan de sauvetage comprend ainsi une aide internationale allant jusqu'à 10 milliards d'euros, mais en contrepartie de la mise en faillite de manière ordonnée de Laïki Bank, deuxième établissement du pays, et d'une forte ponction des dépôts de plus de 100'000 euros de la Bank of Cyprus, première banque de l'île -- mesures que Nicosie accompagne d'une restriction des mouvements de capitaux.
"Mais un brusque retournement du marché a eu lieu après des déclarations du président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, qui a estimé que ce plan pourrait servir de modèle au reste de la zone euro", indiquait Fawad Razaqzada, analyste du courtier GFT.
"Ce serait un changement de cap radical", car les déposants ne seraient plus épargnés par les plans de renflouements de banques, "et ces propos ont incité les investisseurs à délaisser l'euro et les actifs jugés risqués (comme le pétrole) pour se ruer vers le dollar", valeur refuge, ajoutait-il.
Or, le net renforcement du billet vert face à un euro sous pression, contribuait à pénaliser encore davantage les achats de pétrole, libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Sur le front de l'offre, les opérateurs digéraient par ailleurs des déclarations du ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, qui a estimé lundi devant des journalistes qu'un baril de brut à 100 dollars était "raisonnable" -- réitérant ainsi le niveau de prix cible du premier pays exportateur de pétrole du monde, sensiblement inférieur au cours actuel du Brent.
Son homologue koweïtien, Hani Hussein, dont le pays est également membre de l'Opep, a jugé "équitable" le cours actuel du pétrole et souligné que le marché était "équilibré", c'est-à-dire suffisamment approvisionné.
rp
(AWP / 25.03.2013 18h39)