Le brut hésite dans un marché prudent suspendu à Chypre
Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 107,42 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 5 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 17 cents à 92,92 dollars.
Les cours du baril peinaient à se trouver une direction vendredi, les investisseurs gardant leurs yeux rivés sur Chypre. "Chypre cherche toujours une solution pour sortir de la crise, et il n'est pas sûr que le marché fasse davantage confiance (à Nicosie) maintenant qu'en début de semaine", soulignait Olivier Jakob, analyste de Petromatrix.
Nicosie cherche à éviter coûte que coûte la faillite de ses banques grâce à un plan censé lui apporter les milliards d'euros que l'Europe exige en contrepartie de son aide, mais les contours de ce plan --sur lequel le Parlement chypriote doit se prononcer vendredi -- restaient flous.
A l'issue d'une nouvelle réunion téléphonique de ses ministres des Finances, la zone euro s'est dite prête à discuter d'une nouvelle proposition de Nicosie mais le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, s'est d'ores et déjà montré sceptique sur la qualité du de ce plan.
De son côté, la Banque centrale européenne (BCE) a lancé un compte à rebours en annonçant qu'elle couperait en début de semaine prochaine le robinet des liquidités aux banques chypriotes, à moins d'un accord acceptable entre Nicosie et ses bailleurs de fonds.
Cependant, la stabilisation relative des marchés pétroliers et boursiers vendredi "indique que, quelque soit l'issue de la crise, Chypre n'est pas vraiment considéré comme posant un risque systémique majeur" susceptible d'ébranler le reste de la zone euro, tempérait David Hufton, analyste du courtier PVM.
"Plus que par Chypre, la pression sur les marchés est alimentée davantage par les perspectives économiques très maussades dans l'ensemble de la zone euro", dont témoignait vendredi la baisse en mars (pour la première fois depuis cinq mois) de l'indice Ifo, principal baromètre de la confiance des entrepreneurs allemands, estimait-il.
Le marché du brut avait accusé le coup jeudi par une accélération en mars de la contraction de l'activité privée dans la zone euro, qui pourrait précéder une intensification de la récession dans les prochains mois ce qui est de mauvaise augure pour la consommation énergétique dans la région.
Par ailleurs, l'approche d'un week-end prolongé à l'occasion de Pâques la semaine prochaine, "signifie que la présence des courtiers sur le marchés va s'amenuiser dès jeudi" prochain et que les volumes d'échanges devraient rester peu nourris les jours précédents, "ce qui constituera un facteur de risque supplémentaire, si jamais la crise chypriote s'aggravait de façon inattendue", observait M. Jakob.
cha
(AWP / 22.03.2013 12h33)