Le brut poursuit son repli, Chypre continue d'inquiéter
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 107,70 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,02 dollar par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, cédait 56 cents à 92,94 dollars.
"Les prix du pétrole se sont à nouveau trouvé sous pression jeudi, après des statistiques moroses dans la zone euro, tandis que les incertitudes sur Chypre continuaient d'assombrir le moral des investisseurs" et les éloignaient des actifs jugés risqués, comme les matières premières, soulignait Myrto Sokou, du courtier Sucden.
Le marché a ainsi été refroidi par la publication d'une accélération en mars de la contraction de l'activité privée dans la zone euro, avec un indice PMI composite à 46,5, ce qui pourrait précéder une intensification de la récession dans les prochains mois.
"Il y a la possibilité de voir les prix s'enfoncer encore davantage à court terme, car le tableau de l'économie mondiale reste très sombre, notamment en ce qui concerne la stabilité de la zone euro", toujours agitée par la crise chypriote, notait Mme Sokou.
Après le rejet par le parlement chypriote d'un plan international controversé, comprenant une taxation inédite des dépôts bancaires du pays, Chypre a indiqué jeudi envisager un fonds de solidarité, aux contours encore flous, censé éviter la faillite de ses banques, désormais sous le coup d'un ultimatum européen.
La Banque centrale européenne (BCE) a en effet annoncé qu'elle couperait lundi le robinet des liquidités aux banques chypriotes, faute d'accord acceptable entre Chypre et la troïka de ses bailleurs de fonds. (BCE, Union européenne et Fonds monétaire international).
Concentrés sur l'Europe, les investisseurs ont ainsi ignoré des indicateurs encourageants aux États-Unis dont un redressement en mars de l'activité manufacturière dans la région de Philadelphie (Nord-est) et une nouvelle hausse, pour le troisième mois consécutif, de l'indice composite publié par l'institut Conference Board.
Certains opérateurs étaient par ailleurs tentés de réaliser quelques prises de bénéfices après le net rebond des prix du brut enregistrée la veille.
Le marché avait en effet été revigoré mercredi par un repli inattendu des stocks de brut aux États-Unis la semaine dernière et surtout par la confirmation par la Réserve fédérale américaine (Fed) qu'elle poursuivrait ses injections massives de liquidités dans l'économie, mesure stimulant les investissements dans les matières premières.
Les cours du baril avaient par ailleurs été aidés jeudi en tout début d'échanges asiatiques par l'annonce d'une accélération de l'activité manufacturière en Chine en mars, selon un indicateur provisoire de la banque HSBC, de bon augure pour la solidité de la reprise économique du deuxième pays consommateur de brut.
Cependant, le regain d'optimisme sur le marché du pétrole avait été fragile car "les cours du pétrole n'avaient rebondi mercredi que dans un très faible volume d'échanges", observait Olivier Jakob, analyste du cabinet Petromatrix, soulignant que "l'économie européenne n'a pas encore repris le chemin de la reprise" et que cela alimentait la nervosité des opérateurs.
rp
(AWP / 21.03.2013 18h31)