En légère baisse, Chypre alimente la prudence du marché
Vers 11H25 GMT (12H25 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 108,37 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 35 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, cédait 31 cents à 93,19 dollars.
Les cours du baril reprenaient leur souffle après avoir terminé en nette hausse la veille à Londres comme à New York.
Le marché "a été clairement revigoré mercredi par la confirmation par la Réserve fédérale américaine (Fed) qu'elle poursuivrait sa politique monétaire ultra-accommodante, ainsi que par des chiffres meilleurs qu'attendu du Département américain de l'Énergie (DoE)" sur les stocks de brut aux États-Unis, rappelait David Hufton, analyste du courtier PVM.
Destinées à soutenir la reprise économique du pays, les injections massives de liquidités par la Fed dans l'économie alimentent en effet les investissements dans les matières premières mais contribuent aussi à diluer la valeur du dollar -- ce qui rend plus attractifs les achats de brut, libellés dans la monnaie américaine, pour les détenteurs d'autres devises.
De son côté, le DoE a fait état d'un recul inattendu de 1,3 million de barils des réserves américaines de brut la semaine dernière, après huit hausses hebdomadaires consécutives, ce qui était perçu comme un signal positif, en dépit d'une demande énergétique toujours morose dans le pays, principal consommateur de brut du monde.
Les cours du baril ont par ailleurs été aidés jeudi en début d'échanges asiatiques par l'annonce d'une accélération de la production manufacturière en Chine en mars, selon un indicateur provisoire de la banque HSBC, de bon augure pour la solidité de la reprise économique du deuxième pays consommateur de brut.
Cependant, le regain d'optimisme sur le marché du pétrole la veille était fragile car "les cours du pétrole n'avaient rebondi mercredi que dans un très faible volume d'échanges", observait Olivier Jakob, analyste du cabinet Petromatrix, soulignant que "l'économie européenne n'a pas encore repris le chemin de la reprise", ce qui ravivait jeudi la nervosité des opérateurs.
Les prix ont ainsi effacé leurs gains jeudi après l'annonce d'une accélération en mars de la contraction de l'activité privée dans la zone euro, avec un indice PMI composite à 46,5, ce qui pourrait précéder une intensification de la récession dans les prochains mois.
"Et c'est sans compter l'impact que pourrait avoir sur l'économie européenne la manière désastreuse dont est gérée la crise à Chypre", qui alimente depuis le début de la semaine les craintes des marchés sur la zone euro, notait M. Jakob.
Après le rejet par le parlement chypriote d'un plan international controversé, comprenant une taxation inédite des dépôts bancaires du pays, la situation n'était toujours pas clarifiée alors que Chypre attendait jeudi le "plan B" des autorités pour sortir l'île de la crise et éviter une faillite de ses banques.
jq
(AWP / 21.03.2013 12h55)