Le brut hésite, dans un marché toujours suspendu à Chypre
Vers 11H25 GMT (12H25 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, valait 108,90 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 61 cents par rapport à la clôture de lundi. Il était descendu lundi jusqu'à 107,78 dollars, son plus bas niveau depuis trois mois.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril, dont c'est l'avant-dernier jour de cotation, progressait légèrement, gagnant 16 cents à 93,90 dollars.
Le marché restait prudent et faisait preuve d'attentisme, alors que "Chypre reste toujours au centre de l'attention des opérateurs", observaient les analystes du cabinet JBC Energy.
La zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) ont trouvé samedi un accord sur un plan de sauvetage d'un maximum de 10 milliards d'euros pour Chypre, en échange d'une taxe exceptionnelle et sans précédent sur les dépôts bancaires qui doit rapporter 5,8 milliards d'euros.
Ce prélèvement, de 6,75% sur les dépôts bancaires en deçà de 100'000 euros et de 9,9% au-delà, a immédiatement suscité la colère de la population à Chypre, et fait tanguer lundi les marchés boursiers et pétroliers, les opérateurs redoutant que cette mesure quasi inédite ne soit répétée dans d'autres États de la zone euro.
Cependant, des sources européennes ont indiqué lundi que la zone euro ne souhaitait plus taxer les déposants ayant moins de 100'000 euros mais qu'en contrepartie il faudrait prélever plus sur les gros dépôts, rappelant que la décision finale reviendrait à Chypre, dont le Parlement doit se prononcer mardi sur le plan de sauvetage.
"Le vote du Parlement chypriote pourrait raviver les inquiétudes (des investisseurs) sur les difficultés financières des autres pays de la périphérie de la zone euro, alors que ces craintes s'étaient largement apaisées ces derniers temps", avertissait-on chez JBC Energy.
"La situation de Chypre vient rappeler aux investisseurs que l'Italie est toujours paralysée après ses élections législatives (ayant abouti en février à une impasse politique), et que l'Espagne comme la Grèce font toujours face à des niveaux extrêmement élevés de chômage, tandis que le Portugal reste très loin de ses objectifs de réduction des déficits", ajoutait David Hufton, analyste du courtier PVM.
Mais les craintes d'une contagion au sein de la zone euro restaient tout de même modérées, et "la reprise des prix (du pétrole) au cours de la journée de lundi suggère que l'accès de morosité du marché pourrait se dissiper avant la fin de la semaine" une fois précisés les détails sur le plan de sauvetage du Chypre, tempérait M. Hufton.
rp
(AWP / 19.03.2013 12h50)