Le brut se replie, dans un marché refroidi par le plan chypriote
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, dont c'est le deuxième jour d'utilisation comme contrat de référence, valait 109,27 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 55 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Vers 13H15 GMT, le Brent est descendu jusqu'à 107,78 dollars, son plus bas niveau depuis trois mois.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril perdait quant à lui 15 cents à 93,30 dollars.
"Les prix du pétrole ont sensiblement reculé dans des volumes plus élevés que la moyenne (des jours précédents), alors que les investisseurs se désengageaient des marchés des matières premières comme des marchés boursiers après l'annonce de la taxe sur les dépôts à Chypre", soulignait Addison Armstrong, analyste du courtier Tradition Energy.
La zone euro et le Fonds monétaire international (FMI) ont trouvé samedi un accord sur un plan de sauvetage d'un maximum de 10 milliards d'euros pour Chypre, un montant très inférieur aux centaines de milliards déboursés pour la Grèce et aux dizaines de milliards versés au Portugal ou à l'Irlande.
Mais, chose nouvelle, ce plan va s'accompagner d'une taxe exceptionnelle de 6,75% sur les dépôts bancaires en deçà de 100'000 euros et de 9,9% au-delà de ce seuil, ainsi qu'une retenue à la source sur les intérêts de ces dépôts pour permettre à Chypre d'y apporter une contribution de quelque six milliards d'euros.
"Cette décision a ébranlé la confiance des marchés financiers envers la zone euro et ravivé les craintes d'une contagion de la crise", des opérateurs redoutant qu'une telle taxe sur les dépôts bancaires soit appliquée ailleurs, observait M. Armstrong, notant que l'accès de prudence des investisseurs a aussi placé l'euro sous pression.
Or le net renforcement du dollar, monté à son plus haut niveau en plus de trois mois face à un euro sous pression, contribuait également à peser sur les cours du pétrole, en rendant moins attractifs les achats de brut pour les investisseurs munis d'autres devises.
Toutefois, "le mouvement de vente sur le pétrole s'est essoufflé dans l'après-midi, la plupart des opérateurs se convainquant que cette situation quasi-inédite ne risquait guère de se reproduire dans des pays plus importants de la zone euro", estimait Fawad Razaqzada, analyste du courtier GFT Markets.
Par ailleurs, les ministres des Finances de la zone euro s'entretiendront lundi soir par téléphone de la situation de Chypre et le Parlement chypriote a repoussé à mardi l'examen du processus de ratification de ce plan de sauvetage, "ce qui a contribué également à calmer quelque peu les appréhensions du marché", qui désormais se montre attentiste, notait l'analyste.
De plus, le marché digérait la fermeture d'un oléoduc en Libye en raison de manifestations réclamant des hausses de salaires et des avantages sociaux, précisait de son côté Nick Dale-Lace, analyste de CMC Markets.
rp
(AWP / 18.03.2013 18h35)