Le brut repart à la baisse, plombé par un renforcement du dollar
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 108,30 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,35 dollar par rapport à la clôture de mardi. Le Brent est brièvement tombé à 107,91 dollars le baril, son niveau le plus faible depuis trois mois.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 22 cents à 92,32 dollars.
Le marché new-yorkais a passé l'essentiel de la séance européenne porté par un regain d'optimisme sur la vigueur de la reprise économique américaine, et les perspectives de la demande énergétique du pays, plus gros consommateur d'or noir au monde, alimenté par de bons chiffres de l'emploi aux États-Unis en février publiés vendredi.
Cet optimisme avait été renforcé mercredi par la nette accélération de la hausse des ventes au détail aux États-Unis en février, portée notamment par le renchérissement de l'essence.
Dans ce contexte, "les cours n'ont que peu réagi" à la hausse plus forte que prévu des stocks de brut aux États-Unis car "les investisseurs continuaient de saluer les ventes de détail meilleures qu'attendu", notait Fawad Razaqzada, analyste chez GFT Markets.
Le Département américain de l'Énergie (DoE) a annoncé mercredi que les stocks de brut s'étaient étoffés de 2,6 millions de barils lors de la semaine achevée le 8 mars, soit un peu plus que les 2,4 millions attendus par les analystes.
Les stocks d'essence ont pour leur part reculé plus trois fois plus que prévu, diminuant de 3,6 millions de barils, tandis que les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont enregistré une hausse surprise, bien que légère, de 100'000 barils.
Mais le regain d'optimisme des investisseurs sur la reprise de la première économie mondiale est à double tranchant pour les cours du brut, car il entraîne un renforcement du billet vert, du fait notamment de spéculations sur un retrait anticipé des mesures d'aides de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Ces mesures se traduisent habituellement par des injections de liquidités dans le système financier américain qui diluent la valeur du dollar.
Dans ce contexte, le billet vert est monté mercredi à son niveau le plus élevé depuis trois mois face à l'euro, un mouvement de nature à rendre moins attractifs les achats de brut, libellés en dollar, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Le Brent était de plus sous pression du fait d'inquiétudes sur la consommation mondiale de brut alimentées mercredi par la révision en légère baisse des prévisions de demande mondiale en 2013, à 90,6 millions de barils par jour (mbj) soit 60'000 barils de moins qu'en février.
La veille, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait laissé inchangée sa prévision de croissance de la demande pour 2013, à 89,67 mbj, mais le cartel "identifie des risques à la baisse dans la situation en zone euro et les menaces de coupes budgétaires aux États-Unis, ce qui pourrait présager de révisions en baisse à venir" de ses chiffres, soulignaient les analystes de Commerzbank.
rp
(AWP / 13.03.2013 18h31)