Le brut monte, achats à bon compte et fuite en mer du Nord
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 110,83 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 74 cents par rapport à la clôture de lundi. Il était tombé lundi à 109,58 dollars, son plus bas niveau depuis la mi-janvier.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 23 cents à 90,35 dollars. Il était tombé lundi à 89,33 dollars, au plus bas depuis le 26 décembre et descendant sous 90 dollars pour la première fois depuis deux mois.
Après le net repli enregistré la semaine dernière et qui s'est poursuivi lundi, les prix du pétrole bénéficiaient d'un mouvement modéré de "chasses aux bonnes affaires", mais leur rebond reflétait également "des inquiétudes légitimes sur l'offre physique" de brut dans la mer du Nord, soulignait Addison Armstrong, analyste du courtier Tradition Energy.
Ainsi, la plate-forme pétrolière Cormorant Alpha, située en mer du Nord à 160 km au large des îles écossaises Shetland, est fermée depuis quatre jours, après la découverte d'une fuite d'hydrocarbures sur l'infrastructure.
La plateforme -qui assure le transit d'environ 90'000 barils de pétrole/jour au sein d'un système d'oléoducs en mer du Nord, soit environ 8% de la production britannique dans la région- avait été arrêtée samedi par mesure de précaution et le personnel non-essentiel évacué, selon le groupe d'Abou Dhabi Taqa (Abu Dhabi National Energy Company), opérateur de la structure.
"Cette plate-forme avait déjà été fermée (pendant une semaine, NDLR) en janvier à la suite d'une fuite d'hydrocarbures, et les investisseurs vont garder un oeil attentif sur la situation étant donné qu'une perturbation prolongée des acheminements de brut de la mer du Nord apporteraient un soutien significatif au cours du Brent", estimait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Les opérateurs étaient par ailleurs quelque peu rassérénés par la confirmation de la Chine d'un objectif de croissance économique de 7,5% en 2013, "ce qui suggère la poursuite d'une politique monétaire accommodante" pour soutenir l'activité du pays, deuxième pays consommateur de brut du monde, notait par ailleurs M. Armstrong.
Enfin, "le rapport hebdomadaire du Département américain de l'Energie (DoE) devrait probablement montrer une baisse des stocks de brut" aux États-Unis sur la semaine achevée le 1er mars, une perspective également susceptible de conforter le marché, ajoutait l'analyste.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'un recul de 200'000 barils des stocks de brut aux États-Unis.
Ces réserves avaient gonflé de plus de 17 millions de barils au cours des six dernières semaines, entretenant les inquiétudes des opérateurs sur la vigueur de la demande énergétique du pays, premier consommateur de brut au monde.
Les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillés en période hivernale, sont quant à eux attendus en recul de 1,3 million de barils, et les réserves d'essence en repli de 300.000 barils.
Cependant, le rebond des cours du baril "manquait de vigueur, comparé à la bonne tenue des marchés boursiers", Wall Street s'étant notamment élevé mardi à un sommet historique, indiquait M. Armstrong.
De fait, la prudence restait de mise parmi les opérateurs, alors que les États-Unis font face à des coupes budgétaires drastiques, et avant la diffusion vendredi du rapport mensuel sur l'emploi et le chômage aux États-Unis, considéré comme un baromètre crucial pour jauger la vigueur de la reprise de la première économie mondiale.
rp
(AWP / 05.03.2013 18h47)