Le brut se ressaisit grâce aux achats à bon compte, la mer du Nord aide
Vers 11H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 110,66 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 57 cents par rapport à la clôture de lundi. Il a glissé lundi à 109,58 dollars, son plus bas niveau depuis la mi-janvier.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 22 cents à 90,34 dollars. Il est tombé lundi à 89,33 dollars, au plus bas depuis le 26 décembre et descendant sous 90 dollars pour la première fois depuis deux mois.
Après le net repli des prix du baril enregistré la semaine dernière et poursuivi lundi, ce rebond modéré du marché pétrolier était moins dû à un regain d'optimisme de la part des investisseurs qu'"à un mouvement de chasse aux bonnes affaires", a estimé Ker Chung Yang, analyste chez Phillip Futures.
Par ailleurs, le Brent était, de son côté, porté par des inquiétudes sur l'offre du fait de la fermeture depuis quatre jours de la plateforme pétrolière Cormorant Alpha, située en mer du Nord à 160 km au large des îles écossaises Shetland, après la découverte d'une fuite d'hydrocarbures sur l'infrastructure.
La plateforme --qui assure le transit d'environ 90.000 barils de pétrole/jour au sein d'un système d'oléoducs en mer du Nord, soit environ 8% de la production britannique dans la région-- avait été fermée samedi par mesure de précaution et le personnel non-essentiel évacué, selon groupe d'Abou Dhabi Taqa (Abu Dhabi National Energy Company), opérateur de la structure.
"Cette plateforme avait déjà été fermée (pendant une semaine, ndlr) en janvier suite une fuite d'hydrocarbures, et les investisseurs vont garder un oeil attentif sur la situation étant donné qu'une perturbation prolongée des acheminements de brut de la mer du Nord apporteraient un soutien significatif au cours du Brent", soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Cependant, la prudence restait tout de même de mise, sur fond d'inquiétudes persistantes pour la demande d'or noir, alors que la reprise de l'activité manufacturières en Chine marque le pas et que les Etats-Unis font face à des coupes budgétaires drastiques entrées en vigueur vendredi. Les Etats-Unis et la Chine sont les deux principaux consommateurs de brut de la planète.
En raison de cette prudence persistante des opérateurs, "on devrait maintenant voir les cours (du brut) se stabiliser", restant non loin des plus bas niveaux enregistrés la veille, "dans un marché sans grand élan suspendu aux publications macroéconomiques", soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Les investisseurs devraient ainsi se montrer attentifs jeudi a une décision de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), et surtout à la diffusion vendredi du rapport mensuel sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis, considéré comme un baromètre crucial pour jauger la vigueur de la reprise de la première économie mondiale.
al
(AWP / 05.03.2013 13h15)