Repli accentué dans un marché inquiet pour la demande
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 110,35 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,03 dollar par rapport à la clôture de jeudi, après être tombé à 109,82 dollars, son plus bas niveau depuis six semaines.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 1,45 dollar à 90,60 dollars - après être tombé à 90,29 dollars, son plus bas niveau depuis deux mois.
"Les prix du pétrole chutent sous le poids d'une conjoncture économique morose", soulignait Gary Hornby, analyste du cabinet de conseil Inenco.
Alors que les élections législatives en Italie, qui ont abouti en début de semaine à un Parlement divisé et laissent craindre une impasse politique, "ont ravivé les inquiétudes sur la zone euro", "les craintes sur les perspectives des Etats-Unis persistent", renforcées par les incertitudes sur l'impact de coupes budgétaires dans le pays, notait M. Hornby.
Faute d'un accord entre les partis républicain et démocrate sur le budget américain, s'enclenchent en effet ce vendredi des coupes automatiques dans les dépenses fédérales du pays, qui risquent de menacer la croissance de la première économie mondiale et première consommatrice d'or noir.
Le Fonds monétaire international (FMI) a mis en garde jeudi contre l'impact de ces coupes budgétaires, qui pourraient selon lui, si elles s'installent dans la durée, coûter 0,5 point de pourcentage de croissance au pays et affecter l'économie mondiale.
L'abondance des stocks de brut aux Etats-Unis, qui ont gonflé de plus de 17 millions de barils au cours des six dernières semaines, conjuguées aux perspectives d'une consommation pétrolière amoindrie en raison de la morosité économique, contribuaient également à déprimer les opérateurs, ajoutait M. Hornby.
Le marché avait été refroidi jeudi par une révision en hausse, mais moins forte que prévu, du Produit intérieur brut américain (PIB) au quatrième trimestre 2012. La croissance économique du pays est désormais estimée à 0,1%, mieux que le recul de 0,1% annoncé fin janvier mais moins que les prévisions des analystes, qui tablaient sur une croissance de 0,5%.
Par ailleurs, la production manufacturière en Chine ne s'est que marginalement accrue au mois de février, tombant à son plus bas niveau en cinq mois, selon un indicateur PMI publié vendredi par le gouvernement, à 50,1, contre 50,4 en janvier.
"Certains évoquent l'impact des congés du Nouvel an lunaire (célébré le 10 février, ndlr), mais l'indice PMI officiel stagne un peu au-dessus de 50 depuis cinq mois, ce n'est donc pas nécessairement un effet de la semaine de vacances de février" mais plutôt un nouveau signe du ralentissement de l'activité du pays, deuxième consommateur de brut de la planète, soulignait Olivier Jakob, du cabinet Petromatrix.
ds
(AWP / 01.03.2013 18h40)