les prix du brut divergent, le marché digère les indicateurs US
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 112,28 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 41 cents par rapport à la clôture de mercredi. Il avait glissé mercredi à 111,65 dollars, son plus bas niveau depuis un mois.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 23 cents à 92,53 dollars.
Cantonnés dans une fourchette étroite, "les prix du pétrole ont eu de la peine à trouver vraiment une direction", avant de finalement diverger, alors que les opérateurs digéraient "l'estimation décevante sur le Produit intérieur brut (PIB) américain au quatrième trimestre 2012", indiquait Michael Hewson, du courtier CMC.
Selon une deuxième estimation officielle du PIB, la croissance économique des Etats-Unis s'est figée au quatrième trimestre, progressant de 0,1% d'octobre à décembre -- un chiffre a été légèrement revu à la hausse, mais moins fortement qu'attendu par les analystes, qui tablaient sur un taux de croissance de 0,5%.
"Des statistiques plus positives sur les inscriptions hebdomadaires au chômage", qui ont reculé plus que prévu la semaine dernière aux Etats-Unis, et surtout l'annonce d'une accélération de l'activité économique de la région de Chicago en février ont toutefois "apporté un peu de soutien aux prix" du pétrole, notait M. Hewson.
Mais les investisseurs ont par la suite été échaudés par la mise en garde du Fonds monétaire international (FMI) sur le fait que les coupes budgétaires massives qui se profilent à partir de vendredi aux Etats-Unis auront un "impact" sur l'économie mondiale et conduiront à revoir à la baisse les prévisions de croissance du pays.
Ces dernières entreront automatiquement en vigueur vendredi si les partis républicain et démocrate au Congrès ne parviennent pas à s'accorder d'ici là sur le budget américain -- ce qui pourrait enrayer la reprise économique du pays, premier consommateur de brut.
Les investisseurs scrutaient par ailleurs toujours l'Italie, théâtre d'incertitudes politiques après des élections législatives ayant abouti à un Parlement divisé.
Le marché continuait aussi de digérer les conclusions des premières négociations, mardi et mercredi, en huit mois entre l'Iran et les pays du groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) sur le programme nucléaire de Téhéran, soupçonné par les Occidentaux d'avoir des visées militaires.
"Il n'y a eu aucun résultat tangible à annoncer (...) et le seul résultat concret (de la reprise des négociations) est un accord pour une nouvelle rencontre (préparatoire) en mars en Turquie suivie d'une nouvelle réunion en avril", notait David Hufton, analyste de PVM.
De fait, signe des tensions encore vives autour du dossier nucléaire iranien, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé mercredi la communauté internationale à mettre en garde l'Iran contre une action militaire s'il poursuivait son programme nucléaire controversé, et un projet d'élargissement des sanctions contre Téhéran a été déposé le même jour au Congrès américain.
al
(AWP / 28.02.2013 18h56)