Le brut hésite, le marché digère une nouvelle hausse des stocks US
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 112,67 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 4 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance prenait 40 cents à 93,03 dollars.
Dans le sillage des places boursières, les cours du brut ont tenté de regagner un peu de terrain après avoir chuté la veille dans un marché miné par un regain d'inquiétude sur les perspectives de la zone euro à l'issue d'élections législatives ayant abouti à une impasse politique en Italie.
Mais une émission obligataire italienne meilleure que prévu mercredi a quelque peu rassurer les investisseurs et "les a invité à revenir vers les actifs jugés risqués, comme le pétrole", soulignait Fawad Razaqzada, analyste du courtier GFT.
Le WTI a également été soutenu par des chiffres dans l'ensemble plus encourageants qu'attendu sur les stocks d'or noir aux Etats-Unis, premier pays consommateur de brut.
Ainsi, le Département américain de l'Energie (DoE) a fait état mercredi d'une hausse de 1,1 million de barils des stocks de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 22 février, une hausse deux fois moins forte qu'attendu par les analystes, "ce qui suggère une demande plus importante que prévu initialement", soulignait M. Razaqzada.
Les réserves d'essence ont, elles, enregistré une baisse de 1,9 million de barils, à 228,5 millions de barils, soit une diminution plus forte que prévu -- un repli notamment alimenté par le début d'une période saisonnière de maintenance des raffineries.
En revanche, les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillés en période hivernale mais récemment pénalisés par le redoux, ont enregistré une hausse surprise de 600'000 barils.
Toutefois, les gains du WTI restaient modérés et le Brent continuait de s'afficher en légère baisse, dans un marché où peinaient à se dissiper les inquiétudes sur la zone euro face à l'impasse politique en Italie, et où pesaient également des craintes sur le budget américain.
"Des investisseurs s'inquiètent de la possibilité que les partis politiques (démocrates et républicains) ne parviennent pas à se mettre d'accord d'ici à la fin de la semaine sur le budget, ce qui provoquerait la mise en oeuvre automatique de coupes budgétaires susceptibles de mettre un coup de frein à la reprise économique" du pays, soulignait Fawad Razaqzada.
Le marché était également affaibli par la reprise des négociations entre l'Iran et les pays du groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) sur le programme nucléaire de Téhéran, soupçonné par les Occidentaux d'avoir des visées militaires.
Les grandes puissances et l'Iran se sont accordés mercredi sur de nouvelles discussions à partir de la mi-mars, après deux journées de négociations qualifiées de "positives".
"Tout signe montrant des progrès significatifs dans les négociations réduit la prime de risque" qui gonfle ces derniers mois les cours du baril car cela diminue quelque peu les craintes d'une escalade des tensions géopolitiques au Moyen-Orient, estimait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
rp
(AWP / 27.02.2013 18h50)