Le brut se replie, miné par l'incertitude politique en Italie
(reprise de la veille)
New York - Le prix du baril a reculé à son plus bas niveau en huit semaines mardi à New York, les investisseurs s'inquiétant de l'incertitude politique en Italie, troisième économie de la zone euro, et anticipant une nouvelle hausse des réserves de brut aux Etats-Unis.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril a perdu 48 cents pour clôturer à 92,63 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), au plus bas depuis le 31 décembre.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a terminé à 112,71 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 1,73 dollar par rapport à la clôture de lundi.
"La principale raison de la tendance à la baisse sur le marché pétrolier est la situation en Italie et les conséquences qu'elle pourrait avoir sur l'ensemble de la zone euro", selon James Williams de WTRG Economics.
A l'issue des élections législatives italiennes, la coalition de la gauche menée par Pier Luigi Bersani a obtenu une majorité de sièges à la Chambre des députés, mais au Sénat, aucune majorité claire ne se dégage.
"C'est le pire scénario pour l'Italie (...), et cela garantit une instabilité gouvernementale pour un certain temps" qui pourrait remettre en cause la poursuite des réformes économiques entreprises par le pays, troisième économie de la zone euro, ces derniers mois, a souligné Robert Yawger de Mizuho Securities USA.
Les craintes liées à l'Italie ont "occulté l'intervention de (Ben) Bernanke" le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui a réaffirmé le cap de la politique monétaire ultra-accommodante de l'institution et "les bons chiffres sur l'immobilier américain", a noté M. Williams.
Les prix des logements ont notamment augmenté en décembre pour le onzième mois d'affilée aux Etats-Unis tandis que les ventes de maisons individuelles neuves sont reparties très nettement en hausse en janvier.
Mais les opérateurs restaient aussi sur leurs gardes à la veille des chiffres hebdomadaires du département américain de l'Energie (DoE) sur les stocks d'or noir aux Etats-Unis, considérés comme un baromètre de la demande énergétique du pays, premier consommateur de brut de la planète.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une hausse de 2,3 millions de barils des stocks américains de brut sur la semaine achevée le 22 février.
Ces réserves avaient déjà gonflé de plus de 16 millions de barils au cours des cinq semaines précédentes, alimentant les craintes sur la surabondance de l'offre pétrolière aux Etats-Unis.
De leur côté, les stocks d'essence sont attendus en baisse de 700'000 barils et les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillés en période hivernale, en recul de 1,3 million de barils.
Les investisseurs continuaient aussi de guetter la reprise des négociations entre l'Iran et les pays du groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) sur le programme nucléaire de Téhéran.
Ils ont achevé mardi leur première journée de négociations à Almaty, au Kazakhstan, et décidé de les poursuivre mercredi.
rp
(AWP / 27.02.2013 06h21)