Le brut accentue son repli, dans un marché prudent
Vers 11H20 (12H20 GMT), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril, valait 114,24 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,36 dollar par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour l'échéance d'avril, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, cédait 1,34 dollar à 93,88 dollars.
Les cours du baril continuaient de perdre du terrain, après avoir terminé mercredi en baisse d'environ 2 dollars, dans un marché "agité par les rumeurs (non confirmées, ndlr) que de gros fonds d'investissements spéculatifs liquidaient leurs positions sur les marchés de matières premières", rappelait Philip Wiper, analyste du courtier PVM.
"L'accès de faiblesse (du marché) a été probablement accentué par les avancées dans le dossier iranien", ajoutait M. Wiper.
Le groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) fera une "offre substantielle" à l'Iran, lors de la reprise des négociations la semaine prochaine, après huit mois d'interruption, sur le programme nucléaire controversé de Téhéran, a déclaré mercredi un diplomate occidental à Londres.
"Le contenu (de cette offre) est encore vague, mais il est probable que cela impliquera un assouplissement des sanctions internationales contre l'Iran" en échange de gestes de bonne volonté de Téhéran, "et l'effet immédiat (de cette annonce) a été de diminuer les craintes liées aux tensions géopolitiques" au Moyen-Orient qui gonflaient récemment les prix du brut, expliquait Philip Wiper.
Par ailleurs, "les minutes de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed)", publiées mercredi, ont mis en lumière que "plusieurs membres du comité commençaient à se montrer inquiets sur les coûts et les risques d'une prolongation des mesures d'assouplissement monétaire" de l'institution, soulignait Olivier Jakob, analyste de Petromatrix.
Or, ces injections de liquidités de la Fed, destinées à soutenir l'économie, contribuent également à stimuler les investissements dans les matières premières et à diluer la valeur du dollar, ce qui rend aussi plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les détenteurs d'autres devises.
La perspective d'une diminution plus rapide que prévu de ces mesures contribuaient à renforcer sensiblement le billet vert jeudi, alimentant ainsi la pression sur les cours du pétrole.
Enfin, l'accès de prudence des opérateurs était par ailleurs nourri, d'après les courtiers, par des rumeurs de marché selon lesquelles l'Arabie saoudite, premier pays exportateur de brut, s'apprête à augmenter son offre dans les prochains mois pour répondre à une demande accrue en Asie, notamment en Chine.
Dans ce contexte, les opérateurs restaient sur leurs gardes en attendant les chiffres hebdomadaires sur les réserves d'or noir aux Etats-Unis, premier pays consommateur de brut au monde, publiées par le Département américain de l'Energie (DoE).
D'après les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une hausse de 1,7 million de barils des stocks américains de brut sur la semaine achevée le 15 février.
Les réserves d'essence sont quant à elles attendues en baisse de 700.000 barils, et celles de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) en recul de 1,6 million de barils.
fah
(AWP / 21.02.2013 12h54)