Divergence, toujours en repli à Londres mais en hausse à New York
Vers 17H00 (18H00 GMT), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 118,48 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 42 cents par rapport à la clôture de vendredi. Il s'était hissé vendredi à 119,17 dollars, un sommet depuis début mai 2012.
En revanche, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 1,02 dollar à 96,74 dollars.
Les cours du pétrole à Londres comme à New York ont évolué en repli jusqu'en fin d'après-midi, dans des volumes d'échanges modérés en raison de la fermeture de nombreuses places asiatiques à l'occasion du Nouvel an lunaire. Mais le WTI a soudain fait cavalier seul, se reprenant et effaçant promptement ses pertes peu après 16H00 GMT.
Après avoir été plombé la semaine dernière par les inquiétudes sur l'abondance des stocks d'or noir aux Etats-Unis, "le cours du WTI a bénéficié lundi d'un mouvement d'achats à bon compte" et "un brusque accès de faiblesse du dollar" a accéléré son rebond, a expliqué Fawad Razaqzada, analyste du courtier GFT Markets.
Le président de la Banque centrale allemande (Bundesbank) Jens Weidmann a en effet estimé lundi que la monnaie unique européenne n'était pas surévaluée, des propos qui ont rassuré les cambistes et renforcé l'euro.
Or, la dépréciation du dollar face à l'euro contribuait à rendre plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine, dopant ainsi le rebond du WTI -- mais peinant néanmoins à enrayer la baisse des cours du Brent londonien.
"Des prises de bénéfice ont fait redescendre un peu le Brent, mais le marché reste toujours porté par une tendance haussière. Les investisseurs se tournent déjà vers le seuil des 120 dollars le baril" qui pourrait être franchi à court terme, tempérait cependant Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
De fait, "des statistiques positives sur le commerce des Etats-Unis et de la Chine (les deux plus gros consommateurs de brut de la planète, ndlr) ont créé une vague d'optimisme chez les opérateurs pendant la trêve du Nouvel An chinois", dont la célébration tend à diminuer cette semaine les volumes d'échanges en Asie, a déclaré Jason Hughes, chargé de gestion chez IG Markets.
Par ailleurs, les tensions géopolitiques persistantes au Moyen-Orient continuaient de préoccuper les investisseurs, toujours suspendus au dossier iranien, après le refus opposé par le guide suprême du pays, l'ayatollah Ali Khamenei, à l'offre américaine de négociations directes sur le programme nucléaire controversé de Téhéran.
Dans ce contexte, "il ne faut pas s'attendre à voir les prix reculer significativement, à moins que les opérateurs ne se convainquent que tout risque d'évènement pouvant entraîner une flambée des cours est écarté, soulignait David Hufton, analyste du courtier PVM.
"Or, avec la détermination des Etats-Unis et d'Israël de n'autoriser sous aucune circonstance l'Iran à développer une arme nucléaire, mais aussi la persistance de la crise syrienne, et les développements minant le Printemps arabe (après des manifestations massives contre les gouvernements en Tunisie et en Egypte, ndlr), aucune dilution des risques (sur l'offre de brut) n'est attendue", observait-il.
ds
(AWP / 11.02.2013 18h45)