Le brut hésite: regain de prudence et tensions géopolitiques
Vers 17H15 GMT (18H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 117,06 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 33 cents par rapport à la clôture de mercredi. Il s'est hissé vers 12H30 à 117,83 dollars, un sommet depuis le 14 septembre.
En revanche, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance abandonnait 69 cents à 95,93 dollars.
Après avoir nettement progressé jusqu'à l'ouverture des marchés américains, les cours du pétrole ont ensuite un peu perdu de leur élan, dans le sillage d'un repli des places boursières et surtout d'un fort renforcement du dollar, monté à son plus haut niveau depuis près de deux semaines face à l'euro.
Le renchérissement du billet vert face à une monnaie unique sous pression contribuait en effet à rendre moins attractifs les achats d'or noir, libellés en dollar, pour les détenteurs d'autres devises.
Les opérateurs digéraient par ailleurs des indicateurs américains mitigés - dont un recul moins fort qu'attendu des inscriptions au chômage la semaine dernière.
Cependant, le cours du Brent restait soutenu par le regain de tensions géopolitiques au Moyen-Orient, "le plus important facteur de soutien étant sans doute que l'ayatollah Ali Khamenei (guide suprême du régime iranien) a radicalement rejeté toute proposition de dialogue avec les Etats-Unis", observait Addison Armstrong, analyste du courtier Tradition Energy.
L'ayatollah Ali Khamenei a opposé jeudi une fin de non-recevoir à l'offre américaine de négociations directes dans le dossier nucléaire controversé de l'Iran et ce, au lendemain de la confirmation par Washington d'un durcissement des sanctions internationales contre Téhéran.
Pour M. Armstrong, les tensions dans le dossier iranien "sont de nature à conforter la prime de risque sur les prix du brut" liées à un éventuel blocage du détroit d'Ormuz, un passage stratégique contrôlé par l'Iran -- qui menace de le fermer --, et par lequel transite une grande partie du pétrole produit dans les pays du Golfe.
D'autre part, "de vives manifestations en Tunisie" contre le parti islamiste au pouvoir, après l'assassinat d'une figure de l'opposition, "et de nouvelles attaques menées par les forces rebelles en Syrie" avaient également contribué à revigorer le marché plus tôt jeudi, soulignait Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
Les analystes seront par ailleurs attentifs en fin de semaine aux chiffres sur l'inflation et le commerce en Chine, publiés vendredi, en quête d'indices confirmant l'accélération de l'activité économique du géant asiatique.
Les marchés pétroliers avaient été aidés la semaine dernière par un regain d'optimisme sur les perspectives économiques des Etats-Unis et de la Chine, les deux plus gros consommateurs de brut de la planète, après des indicateurs encourageants publiés au début du mois.
rp
(AWP / 07.02.2013 18h44)