Le brut dopé par l'optimisme du marché, le Brent au plus haut en 5 mois
Vers 11H10 GMT (12H10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 117,63 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 900 cents par rapport à la clôture de mercredi. Il s'est hissé vers 10H40 à 117,72 dollars, un sommet depuis le 14 septembre.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 33 cents à 96,95 dollars.
"Les opérateurs sur les marchés pétroliers s'attendent de toute évidence à voir les prix poursuivre leur ascension (à moyen terme) et profitent donc de tout accès de faiblesse des cours pour réaliser des achats à bon compte", soulignaient les analystes de Commerzbank.
Les prix du baril s'étaient trouvés sous pression en début de semaine puis à nouveau mercredi, avant de se reprendre -- aidés notamment mercredi par des chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE), qui a fait état d'une hausse plus modérée qu'attendu des stocks américains de brut.
Les marchés pétroliers restaient par ailleurs soutenus par l'optimisme persistant des investisseurs sur les perspectives économiques des Etats-Unis et de la Chine, les deux plus gros consommateurs de brut de la planète, après des indicateurs encourageants publiés au début du mois et qui avaient nettement tiré les prix du baril vers le haut la semaine dernière.
Les cours étaient de surcroît aidés jeudi par un affaiblissement du dollar face à un euro revigoré, à quelques heures d'une réunion de la Banque centrale européenne (BCE) où aucun changement de politique monétaire n'est attendu. Une dépréciation du billet vert rend plus attractifs les achats de brut libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.
"Si le président de la BCE Mario Draghi tient des propos encourageants" sur la situation économique de la zone euro "lors de sa conférence de presse (suivant la réunion de l'institution), cela pourrait renforcer encore davantage le regain d'achats" sur le marché du brut, ajoutait-on chez Commerzbank.
D'autre part, "les facteurs géopolitiques ont aussi contribué à soutenir la reprise du marché (depuis mercredi), avec de vives manifestations en Tunisie" contre le parti islamiste au pouvoir, après l'assassinat d'une figure de l'opposition, "et de nouvelles attaques menées par les forces rebelles en Syrie", insistait Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
De plus, les autorités américaines ont confirmé mercredi la mise en oeuvre de nouvelles sanctions contre l'Iran visant à restreindre son accès aux revenus pétroliers.
"Les tensions au Moyen-Orient restent toujours à un niveau élevé", entretenant ainsi les risques de perturbations sur l'offre d'or noir de la région et pouvant inciter les investisseurs à abandonner leurs positions baissières, estimait M. Varga.
Les analystes seront par ailleurs attentifs en fin de semaine aux chiffres sur l'inflation et le commerce en Chine, publiés vendredi, en quête d'indices confirmant l'accélération de l'activité économique du géant asiatique.
fah
(AWP / 07.02.2013 12h56)