Le brut hésite, sur un marché nerveux face aux tensions au Moyen-Orient
Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 115,15 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, baissant de 27 cents par rapport à la clôture de la veille.
En revanche dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance grimpait de 21 cents, à 99,84 dollars. Il réduisait légèrement ses gains après s'être maintenu dans les échanges asiatiques au-dessus de 100 dollars.
"Les inquiétudes grandissantes d'une possible guerre civile prolongée en Libye continue de renforcer les prix du brut, tout comme les craintes d'une contagion (des violences) à d'autres pays" en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, expliquait David Hart, de Westhouse Securities.
En Libye, important pays exportateur de brut, l'opposition, qui contrôle désormais de vastes régions, organise la lutte armée pour tenter de chasser le colonel Mouammar Kadhafi du pouvoir, tandis que les mouvements de contestation se poursuivaient dans la péninsule arabique au Yémen, à Bahreïn et Oman.
Par ailleurs, de violents affrontements ont opposé mardi à Téhéran les forces de sécurité à des protestataires réclamant la libération des deux leaders d'opposition, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi.
"Si les manifestations à Oman ne devraient pas représenter une menace (pour les marchés), il est plus dur d'évaluer la situation au Yémen, et en Iran, il est difficile de dire si l'actuelle contestation atteindra l'ampleur de 2009. Et il y a toujours la crainte que les troubles à Bahreïn n'atteignent l'Arabie saoudite", commentait Olivier Jakob, analyste de Petromatrix.
"Alors que ce flux de protestations, de violences et de rumeurs devrait se poursuivre de manière imprévisible, on pourrait arriver au stade où la demande sera affectée" par le haut niveau des prix, avertissait-il, notant que les marchés boursiers réagissaient déjà négativement à la flambée des cours.
Dans ce contexte, les chiffres hebdomadaires des stocks pétroliers aux Etats-Unis, publiés mercredi par le Département américain de l'Energie (DoE), ne devraient revêtir qu'une "importance secondaire", a estimé M. Jakob.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire part d'une progression de 1 million de barils des stocks de brut, d'une hausse de 100.000 barils des stocks d'essence, mais d'un recul de 1 million de baril des stocks de distillats (dont fioul de chauffage et gazole).
De son côté, l'American Petroleum Institute (API), fédération professionnelle américaine publiant ses propres statistiques, a estimé au contraire mardi soir que les stocks de brut américains avaient chuté de 1,1 million de barils la semaine dernière.
fah
(AWP/02 mars 2011 12h38)