Le brut se replie, des prises de bénéfices et un dollar renforcé pèsent
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 116,02 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 74 cents par rapport à la clôture de vendredi. Il s'était hissé vendredi à 117,07 dollars, un sommet depuis mi-septembre.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 1,18 dollar à 96,59 dollars.
"Les cours du brut commencent la semaine sur un note morose, perdant du terrain à l'unisson des places boursières, car les investisseurs étaient tentés d'engranger quelques bénéfices après le fort mouvement de hausse de la semaine dernière", soulignait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
De plus, un regain d'incertitude dans la zone euro contribuait à alimenter la prudence des opérateurs. Ainsi, l'Espagne est frappée par un vaste scandale de corruption éclaboussant le chef du gouvernement de droite, Mariano Rajoy, tandis que l'Italie fera face à de nouvelles élections d'ici à deux semaines.
Dans ce contexte, "le dollar a légèrement rebondi face à l'euro, ce qui a accru la pression sur le marché du pétrole", en rendant moins attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les détenteurs d'autres devises, ajoutait Mme Sokou.
Par ailleurs, la perspective d'une reprise des négociations entre les pays du Groupe 5+1 puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, et Allemagne) et l'Iran sur le programme nucléaire de Téhéran laissait entrevoir une possible détente des tensions géopolitiques au Moyen-Orient et donc une diminution des risques de perturbations de l'offre de brut dans la région.
Cependant, l'accès de faiblesse des cours pourrait s'avérer temporaire.
En effet, "au vu des indicateurs manufacturiers" aux Etats-Unis comme en Chine, les deux plus gros consommateurs de brut de la planète, "il est difficile de s'élever contre l'optimisme" sur les perspectives de la demande d'or noir, qui avait revigoré le marché la semaine dernière et qui devrait continuer de soutenir les prix à court terme, estimait Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
Selon un indice publié vendredi par la banque HSBC, l'expansion de la production manufacturière en Chine a été en janvier la plus forte d'un mois sur l'autre depuis deux ans, tandis qu'aux Etats-Unis, l'activité des industries manufacturières s'est nettement accélérée sur la même période.
De son côté, le rapport mensuel sur l'emploi américain publié vendredi, qui a fait état d'une hausse surprise du taux de chômage en janvier mais a également revu à la hausse le nombre d'emplois créés fin 2012, n'avait pas refroidi l'enthousiasme du marché.
"Il est très clair que le taux de chômage aux Etats-Unis est un facteur clef sur lequel la Réserve fédérale américaine (Fed) se repose pour décider de maintenir ses mesures de soutien à l'économie" et comme le chômage reste élevé, "elle devrait continuer ses injections de liquidités dans l'économie, qui tirent vers le haut les prix du pétrole", expliquait Tamas Varga.
Ces mesures de la Fed contribuent en effet à stimuler les investissements dans les matières premières, et à diluer la valeur du dollar.
rp
(AWP / 04.02.2013 18h31)