Le brut ouvre en baisse à New York, pénalisé par l'Europe et l'Iran
Vers 14H20 GMT/15h20 HEC, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars cédait 1,53 dollar à 96,24 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après avoir enregistré la semaine dernière sa huitième hausse hebdomadaire consécutive, une première depuis 2004.
Les cours du brut sont "pénalisés par un mouvement de vente sur l'ensemble des marchés financiers provoqué notamment par de nouvelles craintes au sujet de l'Espagne, en pleine crise politique. Les courtiers voient que l'Espagne n'est toujours pas sortie d'affaires", a relevé John Kilduff, de Again Capital.
Madrid fait face à un scandale de corruption dans lequel le nom du chef du gouvernement de droite, Mariano Rajoy, est apparu, ajoutant à la crise économique et sociale que traverse le pays une crise de confiance envers les dirigeants politiques et un profond malaise dans l'opinion publique.
En outre, le chômage est reparti à la hausse en Espagne au mois de janvier après une légère baisse le mois d'avant.
L'Italie faisait également l'objet d'incertitudes politiques avant de nouvelles élections les 24 et 25 février.
Ces craintes assombrissaient les perspectives de demande en brut dans la zone euro et rendaient les investisseurs plus hésitants à l'égard d'achats d'actifs jugés plus risqués, comme les matières premières.
Ce contexte favorisait un renchérissement du dollar sur le marché des devises, considéré comme une valeur refuge, et pénalisait l'acquisition d'or noir, libellé en dollar, pour les acheteurs munis d'autres monnaies.
D'autre part, "la perspective d'une reprise des négociations entre les puissances occidentales et l'Iran font baisser la prime de risque géopolitique sur l'approvisionnement en brut" au Moyen-Orient, a noté M. Kilduff.
Les grandes puissances du groupe 5+1 (les cinq membres du Conseil de sécurité -Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne- + l'Allemagne) ont proposé à l'Iran au cours du week-end une réunion le 25 février au Kazakhstan pour tenter de relancer, après des mois d'interruption, les négociations diplomatiques sur son programme nucléaire controversé.
Ces puissances soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire, mais Téhéran revendique le droit d'enrichir de l'uranium à des fins pacifiques, pour produire de l'électricité ou des isotopes.
Dans le cadre d'une politique de sanctions visant à faire pression sur l'Iran pour l'obliger à freiner ce programme, condamné par six résolutions de l'ONU, un embargo européen interdit toute importation de pétrole iranien.
La perspective d'une baisse des tensions dans ce dossier réduit la prime de risque et pèse sur les cours, a résumé Matt Smith, de Schneider Electric.
rp
(AWP / 04.02.2013 15h49)