Le brut se replie, pénalisé par des prises de bénéfices
Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 116,00 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 76 cents par rapport à la clôture de vendredi. Il s'était hissé en fin de semaine dernière à 117,07 dollars, un sommet depuis mi-septembre.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 95 cents à 96,82 dollars. Il avait enregistré la semaine dernière sa huitième hausse hebdomadaire consécutive, ce qui n'était pas arrivé depuis 2004 selon les analystes.
Après cette hausse, les investisseurs engrangeaient quelques bénéfices, dans un marché de surcroît refroidi par un léger renforcement du dollar (qui était tombé vendredi à un plus bas depuis 14 mois).
Cette pause des prix est un "mouvement de recul salutaire" dans un contexte de rebond très fort et rapide du marché, a souligné Yang Weiming du cabinet IG Markets.
Cependant, cet accès de faiblesse du marché du pétrole devrait rester momentané, estimaient les opérateurs.
"Le mois de février a débuté dans la lancée de la dynamique haussière qui s'était développée tout au long du mois de janvier, avec une série d'indicateurs macroéconomiques encourageants qui ont dopé le moral des investisseurs et ont permis aux actifs risqués, les Bourses et le pétrole, de reprendre des couleurs", observait Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
"Quand on voit les indicateurs PMI sur l'activité manufacturière" aux Etats-Unis comme en Chine, les deux plus gros consommateurs de brut de la planète, "il est difficile de s'élever contre l'optimisme actuel dominant le marché" et qui devrait donc se conforter à court terme, jugeait M. Varga.
Selon un indice publié vendredi par la banque HSBC, l'expansion de la production manufacturière en Chine a été en janvier la plus forte d'un mois sur l'autre depuis deux ans.
L'accélération de l'activité des industries manufacturières en janvier aux Etats-Unis tout comme la hausse des dépenses de construction en décembre dans le pays et la progression du moral des ménages américains sur le premier mois de l'année avaient contribué vendredi à rasséréner les opérateurs.
De son côté, le rapport mensuel sur l'emploi américain, qui a fait état d'une progression moins importante que prévu des créations d'emploi et d'une hausse surprise du taux de chômage en janvier, mais revu à la hausse le nombre d'emplois créés fin 2012, n'avait pas refroidi l'enthousiasme du marché.
"Il est très clair que le taux de chômage aux Etats-Unis est un facteur clef sur lequel la Réserve fédérale américaine (Fed) se repose pour décider de maintenir ses mesures de soutien à l'économie" et comme le chômage reste élevé, "elle devrait continuer ses injections de liquidités dans l'économie, qui tirent vers le haut les prix du pétrole", expliquait Tamas Varga.
Ces mesures de la Fed contribuent en effet à stimuler les investissements dans les matières premières, et à diluer la valeur du dollar - ce qui rend plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les détenteurs d'autres devises.
cha
(AWP / 04.02.2013 12h40)