Recul, le marché renoue avec la prudence avant l'emploi américain
Vers 11H20 GMT (12H20 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 114,80 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 10 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Il cédait un peu de terrain après s'être hissé en début d'échanges asiatiques jusqu'à 115,25 dollars, un nouveau sommet depuis la mi octobre.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance abandonnait 25 cents à 97,69 dollars. Il était monté mercredi à 98,24 dollars, au plus haut depuis le 17 septembre.
Le marché renouait avec la prudence après avoir été dopé mercredi par l'optimisme persistant des investisseurs sur les perspectives économiques mondiales et l'annonce par la Réserve fédérale américaine (Fed) qu'elle poursuivait ses mesures exceptionnelles d'assouplissement monétaire.
La Fed a ainsi décidé mercredi de maintenir ses rachats d'actifs à hauteur de 85 milliards de dollars chaque mois, destinés à soutenir l'économie mais qui contribuent aussi à stimuler les investissements dans les matières premières et à diluer la valeur du dollar, rendant plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les détenteurs d'autres devises.
"Cette confirmation de la politique ultra-accommodante de la Fed va probablement tirer encore davantage les prix vers le haut" à court terme, observaient les analystes de Commerzbank.
Dans ce contexte, ni l'annonce d'un fléchissement inattendu de la croissance américaine au dernier trimestre 2012, ni la publication d'un bond deux fois plus fort que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière "n'ont vraiment mis le marché sous pression", soulignaient-ils.
Jeudi cependant, "les prix se stabilisaient, sur fond d'un petit mouvement de prises de bénéfices", constatait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Les investisseurs restaient en effet sur leurs gardes "avant une salve d'indicateurs américains attendus dans la journée, dont les inscriptions hebdomadaires au chômage, qui pourraient offrir de précieux indices avant la publication vendredi du rapport officiel sur l'emploi et le chômage" américains en janvier, soulignait Mme Sokou.
"Comme toute l'attention des opérateurs se tourne désormais vers ce rapport mensuel" considéré traditionnellement comme un baromètre permettant d'évaluer la vigueur de l'économie du premier pays consommateur de brut, "la prudence devrait persister" jusqu'à vendredi et "les prix devraient rester cantonnés dans une fourchette étroite", estimait l'analyste.
Les opérateurs continuaient par ailleurs de surveiller la situation au Moyen-Orient, alors que les violences entre manifestants et forces de l'ordre se poursuivaient en Egypte, et après un bombardement mardi par l'armée israélienne à la frontière libano-syrienne.
Un regain de tensions géopolitiques serait susceptible de perturber l'offre d'or noir de la région.
jq
(AWP / 31.01.2013 12h50)